
Par Philip Giraldi, le 11 septembre 2025
Washington est sous domination israélienne depuis bien trop longtemps.
Je suis diplômé en histoire ancienne, médiévale et moderne, mais malgré toutes mes recherches, je n'ai jamais trouvé d'autre exemple de petit État peu peuplé et largement dépourvu de ressources naturelles capable de dominer la politique et les décisions d'une grande puissance beaucoup plus imposante. Israël contrôle en effet de nombreux aspects du gouvernement américain, de son économie, son système éducatif, ses médias, mais surtout sa politique étrangère et sa sécurité nationale. Le petit Israël commande et la superpuissance américaine obéit : une relation qui a donné naissance à l'expression "la queue qui remue le chien".
Il est certain qu'Israël dispose de ressources considérées comme non conventionnelles par la plupart des États-nations, à savoir un vaste et surprenant vivier de coreligionnaires de la "diaspora" prêts à corrompre les gouvernements des pays où ils vivent afin de favoriser l'État juif par tous les moyens. Les milliardaires juifs corrompent facilement les politiciens, comme dans le cas du président Donald Trump, qui aurait reçu 100 millions de dollars de la part de Miriam Adelson, une magnate israélienne des casinos de Las Vegas, en échange de la carte blanche d'Israël en Cisjordanie, pouvant aller jusqu'à l'annexion totale et la déportation des habitants, afin d'éliminer tout État palestinien potentiel.
Aux États-Unis, l'influence du lobby sioniste a engendré une série de présidents terrifiés à l'idée de s'opposer aux prétendus intérêts d'Israël, ainsi qu'un Congrès corrompu et manipulé, à la botte de criminels de guerre tels que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le droit à la liberté d'expression garanti par le Premier Amendement de la Constitution américaine s'est même vu restreint par la qualification de toute critique de l'État juif autoproclamé comme un crime de haine, constituant en soi un grave délit.
Les abus inhérents à l'alliance entre les États-Unis et Israël, qui coûtent extrêmement cher à l'Amérique et nuisent à ses intérêts réels, commencent heureusement à prendre une telle ampleur que les électeurs moyens commencent à réagir à ces dérives. Les sondages d'opinion suggèrent que la plupart des Américains s'opposent aux agissements d'Israël envers les Palestiniens, mais le président Donald Trump et les clowns qu'il a nommés à des postes à responsabilités, tous sionistes, restent de marbre. Espérons qu'ils changeront d'avis si un message fort leur est envoyé aux élections de novembre.
À l'occasion d'une récente interview , j'ai déclaré qu'Israël constitue la seule véritable menace pour la sécurité nationale des États-Unis, ayant maintes fois poussé l'Amérique à faire de mauvais choix politiques pour servir ses propres intérêts. Les décideurs politiques en quête du "pire ennemi américain" dans le monde n'ont donc plus besoin de s'éparpiller et devraient prendre des dispositions immédiates pour rompre avec les initiatives israéliennes. Quant aux autres menaces présumées pesant sur les États-Unis, force est de reconnaître que la plupart des analyses émanant de Washington sont fallacieuses et conçues pour détourner l'attention des vrais problèmes, notamment la question du traitement à réserver à Israël et à son puissant lobby, appuyé par les sionistes chrétiens en "attente de la Rédemption" qui ont pris le contrôle d'une grande partie du gouvernement. Désolé, Marco Rubio, mais la Russie, la Chine, l'Iran et le Venezuela ne menacent pas les États-Unis d'Amérique. En revanche, poursuivre la danse macabre avec les Israéliens risque de mener les Américains à leur perte.
La triste vérité, c'est que les États-Unis ne tirent absolument aucun avantage de leur servitude envers Israël, bien au contraire. Lorsque je travaillais pour le gouvernement dans les stations et les bases de la CIA en Europe et au Moyen-Orient, j'entendais souvent les politiciens américains proclamer qu'Israël (le Mossad) partageait des informations fantastiques aidant à sécuriser l'Amérique. La vérité est évidemment toute autre, car j'ai pu voir les rapports émanant d'Israël qui ne sont qu'un ramassis d'articles de propagande destinés à donner une mauvaise image des Arabes et des Iraniens en colportant de prétendues "menaces". C'est ce genre d'informations, à savoir l'existence présumée d'armes de destruction massive, qui ont été relayées par les néoconservateurs juifs dans les médias, ainsi qu'au sein du ministère de la Défense et du bureau du vice-président, et sont à l'origine de la guerre contre l'Irak, pays totalement inoffensif, qui a coûté la vie à pas moins de 600 000 Irakiens.
Des événements plus récents montrent à quel point les relations avec Israël sont toxiques, sans oublier la perfidie dont l'État juif a fait preuve par le passé, comme lors de l'attaque contre l'USS Liberty en 1967, qui a coûté la vie à 34 marins américains, ou encore les soupçons pesant sur l'implication d'Israël dans l'assassinat de JFK et les attentats du 11 septembre, qui ont tous fait l'objet de dissimulations délibérées et d'enquêtes bâclées de la part du gouvernement américain. Israël n'hésite pas à tuer des Américains, comme en témoignent les cas de la manifestante Rachel Corrie et de la journaliste Shireen Abu Akleh, toutes deux assassinées par l'armée israélienne. Et dans aucun des deux cas, l'ambassade américaine n'a exigé d'explications de la part des Israéliens.
En juin dernier, Israël a décidé d'attaquer l'Iran et a convaincu Donald Trump de participer à l'opération, en prétendant que l'Iran construit secrètement des armes nucléaires, une allégation mensongère. Israël possède d'ailleurs son propre arsenal nucléaire clandestin et a même menacé de faire usage de ces armes en vertu de l'option Samson, mais pour Tel-Aviv et Washington, c'est tout à fait légitime. Les États-Unis, pour satisfaire Israël, ont donc appuyé l'attaque israélienne et ont frappé des cibles spécifiques en Iran. Trump, menteur ou ignorant, s'est alors vanté d'avoir "détruit" les sites de développement nucléaire iraniens, ce qui évidemment relève de la pure fiction. Qu'y avons-nous gagné ? Rien, si ce n'est que les États-Unis sont entrés en guerre, ont commis un crime de guerre, uniquement pour répondre aux attentes d'Israël, et ont dépensé environ 1 milliard de dollars pour mener à bien cette mission.
Tout récemment, Israël a bombardé un immeuble résidentiel à Doha, la capitale du Qatar, pour tuer des responsables du Hamas chargés de négocier un cessez-le-feu à Gaza avec les Israéliens. Cette réunion bénéficiait en théorie du soutien et du "parrainage" de Washington, mais il semblerait maintenant que, simultanément, Trump ou ses proches aient manigancé avec Israël pour assassiner les représentants du Hamas. Les États-Unis disposent de leur plus grande base aérienne au Moyen-Orient au Qatar, à Al Udeid, où sont déployés 10 000 militaires américains. Curieusement, le radar et le système de défense aérienne de la base ont été désactivés au moment où les avions israéliens approchaient de leur cible. On se demande bien qui a pu donner un tel ordre. Les avions devaient également être ravitaillés en carburant pour rentrer en Israël après l'attaque. Fort opportunément, des avions-citernes de la Royal Air Force britannique se trouvaient dans les parages pour remplir cette mission. L'ensemble suggère un complot orchestré par Israël, les États-Unis et la Grande-Bretagne pour mettre fin à toute perspective de cessez-le-feu, en éliminant les représentants du Hamas dans un pays a priori sûr, le Qatar. Et qu'est-ce que les États-Unis d'Amérique ont à y gagner ? Rien ! Ou plus exactement, l'hostilité mondiale envers Washington, pour son soutien servile à Israël, vient tout juste de grimper de dix points !
Et puis, il y a tout de même le génocide de Gaza. Si les intentions de Trump restent quelque peu nébuleuses, Netanyahu, lui, est on ne peut plus clair, affirmant bénéficier du soutien total des États-Unis pour faire tout ce qu'il veut à Gaza : "Pas d'accord partiel avec le Hamas, foncez !" Reste à savoir comment l'Américain lambda trouve son compte dans ce crime contre l'humanité, qui pourrait être interrompu par un simple coup de fil si Donald Trump avait ne serait-ce qu'une once de compassion, quelque part entre ses deux oreilles.
Malheureusement, les États-Unis cautionnent ouvertement les atrocités commises à Gaza, au vu et au su de tous. Et pour couronner le tout, Washington finance ce massacre en fournissant et en payant les armes. Quelle ironie de voir Washington financer la guerre pour un État qui offre à la fois des soins médicaux et un enseignement supérieur gratuits à ses citoyens juifs, privilège difficile à obtenir pour de nombreux citoyens américains. Qualifier cela de priorité mal placée serait un euphémisme, mais c'est en réalité un autre symptôme de l'emprise qu'Israël exerce sur le gouvernement américain, et à tous les niveaux.
Et si une preuve supplémentaire du pouvoir d'Israël sur les États-Unis s'avérait encore nécessaire, le récent rejet des demandes de visa de Palestiniens participant à la session d'ouverture de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, ou encore l'interdiction généralisée du traitement des passeports de l'Autorité palestinienne, ne sont que quelques-unes des exigences d'Israël limitant la capacité des Palestiniens à défendre leur cause en faveur d'un État et d'un traitement décent sur la scène internationale. En quoi les États-Unis en tirent-ils profit, alors qu'ils préconisent en théorie une solution à deux États pour Israël/Palestine ? Strictement rien.
Le degré de malveillance d'Israël est tel que beaucoup en sont venus à croire qu'il est capable de commettre n'importe quel crime, ce qui est très probablement le cas. L'activiste conservateur Charlie Kirk, assassiné mercredi, aurait commencé à émettre des critiques à l'égard d'Israël, et aurait reçu des menaces le poussant à engager des gardes du corps. Une dynamique se met en place pour contrer Israël, clairement considéré comme une menace pour le monde, pour ses agissements totalement irresponsables et son arsenal nucléaire "secret" qu'il n'hésitera pas à utiliser. La proposition d'une suspension de l'ONU et de l'envoi d'une force de protection internationale à Gaza pour mettre fin au génocide est actuellement à l'étude dans le cadre de la résolution "Uniting for Peace", qui autorise l'Assemblée générale à recommander de telles mesures lorsque le Conseil de sécurité est bloqué par un veto américain. Certains réclament même l'exclusion d'Israël en tant que membre des Nations unies jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu soit instauré à Gaza et que l'accès humanitaire complet à la bande de Gaza soit rétabli. Mais soyez sans crainte, Donald obéira aux ordres de Benjamin et les États-Unis, devenus un État voyou, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher toute action de ce type, y compris en menaçant de sanctions, voire de violences, tous ceux qui soutiennent ces mesures, comme ils l'ont fait avec la Cour pénale internationale et d'autres organismes désireux de mettre fin aux crimes de guerre d'Israël. Telle est la triste réalité.
Traduit par Spirit of Free Speech
* Philip M. Giraldi, Ph.D., est directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation éducative qui cherche à promouvoir une politique étrangère américaine au Moyen-Orient davantage fondée sur les intérêts. Son site web est councilforthenationalinterest.org, et son adresse électronique : inform@cnionline.org.