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Le bureau de l'UNRWA à Gaza (image d'illustration).
Alors que le 26 janvier dernier, le Département d'État des États-Unis avait annoncé la suspension temporaire de son financement à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le Congrès des États-Unis a acté son gel jusqu'en 2025. Une décision qui a été saluée, dans la foulée, par le gouvernement israélien.
En effet, le Congrès américain a adopté ce 23 mars un programme de crédits massifs. Ce texte de plus de 1 000 pages comprend notamment l'interdiction de tout financement à l'UNRWA durant un an. Cet interdit est applicable «pour tout montant fourni au cours des exercices fiscaux précédents ou au cours de l'exercice 2024, ou pour les montants fournis au cours de l'exercice 2025, jusqu'au 25 mars 2025» stipule le texte, cité par The Times of Israël.
La diplomatie israélienne salue une «interdiction historique»
Le 19 mars, après que le Congrès et la Maison Blanche se sont accordés sur le contenu du texte, Reuters a rappelé que les États-Unis, le plus grand donateur de l'UNRWA, fournissaient entre 300 et 400 millions de dollars par an. Au lieu de passer par cet organisme, Washington prévoit d'allouer 175 millions de dollars de fonds à d'autres projets humanitaires en Cisjordanie et à Gaza, qui passeront par l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
Cette décision américaine a été saluée par la diplomatie israélienne. «L'interdiction historique du financement américain à l'UNRWA, adoptée aujourd'hui avec un soutien bipartite écrasant, démontre ce que nous savions depuis le début : l'UNRWA fait partie du problème et ne peut pas faire partie de la solution» a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, dans 𝕏 un message publié sur la plateforme X.
«l'UNRWA ne fera pas partie du paysage de Gaza après le Hamas», assure Israël Katz
«Des milliers d'employés de l'UNRWA sont impliqués dans les activités terroristes du Hamas et leurs installations ont été utilisées à des fins terroristes» a-t-il accusé, martelant que «l'UNRWA ne fera pas partie du paysage de Gaza après le Hamas».
Le chef de la diplomatie israélienne a également appelé les autres pays à emboîter le pas de Washington. Pour l'heure, Le Canada, l'Australie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Suisse, la Finlande, l'Estonie, le Japon, l'Autriche et la Roumanie ont décidé de suspendre ou de réduire leurs financements de l'agence. Cette situation fait suite aux accusations israéliennes sur l'implication présumée de 12 employés de l'organisation dans la sanglante attaque lancée par le Hamas contre l'État hébreu, le 7 octobre.
De son côté, l'Arabie saoudite avait enjoint la communauté internationale à ne pas stopper le financement de l'agence. «Le royaume exhorte tous les donateurs de [l'UNRWA] à assumer leur rôle pour soutenir les missions humanitaires auprès des réfugiés palestiniens à l'intérieur de la bande de Gaza assiégée», avait déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué le 29 janvier.
Face à cette situation, le 22 février, dans une lettre adressée au président de l'Assemblée générale de l'ONU, le commissaire général Philippe Lazzarini de l'UNRWA avait averti que son organisation avait « atteint un point de rupture».
L'UNRWA a été créé en 1949 pour répondre aux besoins de dizaines de milliers de Palestiniens ayant fui lors de la Nakba. L'agence est présente en Cisjordanie occupée, à Jérusalem-Est et à Gaza, ainsi qu'en Jordanie, au Liban et en Syrie. Les États-Unis, l'Allemagne, l'UE et la Suède ont été les principaux donateurs individuels au cours de l'année 2022, avait souligné fin janvier la chaîne de médias Al-Jazeera.