par Sputnik Afrique
Déplorant la catastrophe humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza, Vladimir Poutine a prôné la nécessité d'un cessez-le feu tout en annonçant les futures initiatives russes sur cette crise en 2024. Il a dénoncé les tentatives US de déjouer les efforts de médiation et le non-respect des décisions de l'Onu prises au XXe siècle.
La Russie a l'intention d'initier des contacts sur le conflit israélo-palestinien lors de sa présidence des BRICS+ (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud et plusieurs nouveaux membres) en 2024, a déclaré ce 21 novembre Vladimir Poutine lors d'un sommet extraordinaire des BRICS consacré à la crise au Moyen-Orient.
«Nous considérons qu'il est extrêmement utile de poursuivre les discussions au sein des BRICS sur le développement ultérieur de la confrontation palestino-israélienne. (...) Lors de la prochaine présidence russe de l'association l'année prochaine, nous initierons d'éventuels contacts, y compris par vidéoconférence, sur cette question», a noté le président russe.
Impérativité d'un cessez-le-feu
À l'heure actuelle, il est primordial de parvenir à une trêve durable et sur le long terme au Proche-Orient, a-t-il poursuivi, soulignant également l'inadmissibilité d'élargir la géographie du conflit.
«Bien sûr, dans l'ensemble, la tâche la plus urgente est de parvenir à un cessez-le-feu véritable sur le long terme et durable. Il est important, je suis d'accord avec mon collègue brésilien, d'éviter l'implication d'autres États dans la guerre dans le Proche-Orient et toute extension du conflit, ainsi qu'à conserver la paix interconfessionnelle fragile», a-t-il déclaré Poutine.
Washington accusé de saborder le règlement pacifique
Le dirigeant russe a accusé les États-Unis de torpiller les efforts de médiation visant à un cessez-le-feu et à une résolution pacifique du conflit.
«Tous ces événements sont essentiellement une conséquence directe de la volonté américaine de monopoliser les efforts et les fonctions de médiation dans le règlement du conflit israélo-palestinien et de leur blocage des activités du Quatuor de médiateurs internationaux pour le Proche-Orient», poursuit-il.
Selon Poutine, «l'histoire a montré que les tentatives individuelles visant à trancher le nœud palestinien» étaient non-viables et contre-productives.
L'ONU est aussi dans le collimateur
Dans son ensemble, la crise semble être exacerbée par le non-respect des directives de l'ONU, adoptées au XXe siècle, à l'encontre de cette région :
«En raison du sabotage des décisions de l'ONU, qui prévoient clairement la création et la coexistence pacifique de deux États indépendants et souverains - Israël et la Palestine - plus d'une génération de Palestiniens a été élevée dans un climat d'injustice envers son peuple. Alors même que les Israéliens ne peuvent pas garantir pleinement la sécurité de leur État», a indiqué le président russe.
Détresse à Gaza
La situation dans la bande de Gaza est un désastre humanitaire qui suscite de profondes inquiétudes, a-t-il fait valoir :
«La mort de milliers de personnes, les expulsions massives de civils et la catastrophe humanitaire en cours [dans la bande de Gaza] sont une source de profonde préoccupation».
Commentant la mort d'un grand nombre d'enfants, Poutine a noté : «C'est terrible. Lorsque les médecins opèrent des enfants sans anesthésie, cela suscite bien sûr des sentiments particuliers».
Le chef de l'État russe est également revenu sur un document récemment voté à l'ONU :
«Bien que cette résolution contienne uniquement un appel à l'établissement de pauses humanitaires, et non à un cessez-le-feu complet, nous considérons le fait même de son approbation comme un pas dans la bonne direction». Et d'ajouter qu'il faut «continuer de lutter pour la libération des otages et l'évacuation des civils».
Efforts du Moyen-Orient
Poutine a souligné les efforts déployés par les pays du Moyen-Orient pour stabiliser la situation et la position constante des BRICS sur une solution durable au conflit palestino-israélien.
«La participation à notre réunion de nos collègues des États du Moyen-Orient, qui ont reçu cette année une invitation à devenir membres à part entière des BRICS, est particulièrement importante. Profitant de cette occasion, je voudrais respectueusement noter leurs efforts pour régler la situation, et je parle en particulier de la tenue d'un «sommet de la paix» en Égypte et d'un sommet islamique d'urgence en Arabie saoudite».
Le dirigeant russe a salué la pratique de convoquer d'urgence des sommets des BRICS sur des questions internationales importantes, initiée par l'Afrique du Sud.
source : Sputnik Afrique