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Frappe israélienne sur le sud de la bande de Gaza le 6 mars 2024.
Les discussions continuent ce 6 mars au Caire, en Égypte, entre les médiateurs internationaux et le Hamas pour tenter de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, que Joe Biden a exhorté à accepter un cessez-le-feu.
Les médiateurs espèrent négocier avant le début du ramadan un accord de trêve dans le territoire assiégé et dévasté par cinq mois de guerre, où les bombardements israéliens qui se poursuivent sans répit ont fait 86 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Sur la table : un accord portant sur une trêve de six semaines associée à la libération d'otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée d'une quantité accrue d'aide humanitaire à Gaza.
La guerre a plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire de grande ampleur et 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine, l'aide internationale soumise au contrôle d'Israël n'arrivant qu'au compte-gouttes depuis l'Égypte alors que les besoins sont immenses.
La trêve est «dans les mains du Hamas», selon Joe Biden
Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a prévenu le 5 mars que la faim atteignait des «niveaux catastrophiques» dans le nord du territoire palestinien, rendu difficilement accessible par les destructions, les combats et les pillages.
Face à cette catastrophe humanitaire, les États-Unis réclament avec de plus en plus d'insistance une trêve avant le ramadan, le mois sacré du jeûne musulman, qui commencera le 10 ou le 11 mars. Principal allié d'Israël, les États-Unis ont voté contre les résolutions de cessez-le-feu à trois reprises au Conseil de sécurité, et continuent de fournir une aide militaire à l'État hébreu.
«C'est dans les mains du Hamas», a déclaré le président américain le 5 mars, jugeant que les Israéliens étaient «coopératifs». Joe Biden a demandé le 5 mars à Israël qu'il laisse entrer «plus d'aide» dans la bande de Gaza et estimé qu'il n'avait «pas d'excuses» pour restreindre le passage des convois.
La voie des négociations «ne sera pas ouverte indéfiniment», a de son côté mis en garde un responsable du Hamas basé à Beyrouth.
Israël ne se retirera pas de la bande de Gaza
Des discussions «difficiles», qui ont commencé le 3 mars au Caire, se poursuivaient ce 6 mars entre des représentants des trois pays médiateurs et du Hamas, mais sans représentant israélien, a annoncé la chaîne Al Qahera News, proche du renseignement égyptien, citant un haut responsable.
La délicate question des otages retenus à Gaza est au centre des négociations mais le Hamas réclame, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif, un retrait des troupes israéliennes de Gaza, la reconstruction du territoire et le retour dans leur foyer des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.
Israël rejette ces conditions et assure que l'offensive se poursuivra jusqu'à l'élimination du Hamas. Selon des médias, Israël demande au Hamas de lui fournir une liste précise des otages et n'a pas envoyé de représentant au Caire car cette liste ne lui a pas été remise.
Un responsable politique du Hamas, Bassem Naim, a affirmé à l'AFP que le mouvement n'avait reçu aucune demande concernant la situation des otages et ignorait «qui est vivant ou mort» parmi eux.
Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 31 sont présumés morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.
La guerre a été déclenchée ce jour-là par une attaque menée par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, qui a entraîné la mort d'au moins 1 160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données de la sécurité sociale israélienne.
En représailles, Israël a lancé une offensive qui a fait 30 717 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère palestinien de la Santé.