21/07/2025 2 articles francesoir.fr  33min #284851

Pour finir... Tribune de Vincent Pavan sur sa prise de parole lors de son audition au Cneser

Vincent Pavan, France-Soir

Pour finir...

France-Soir

Résumé : le 9 septembre 2020, après consultation de mon avocat, une décision est prise: je ne porterai pas de masques devant les étudiants, et ils pourront en faire autant devant moi s'ils le souhaitent… De là, une vie qui bascule, comme un prémonitoire qui annonçait ces vies qui basculeront elles aussi, un certain 12 juillet 2021, lorsque le Président Emmanuel Macron imposera la vaccination obligatoire des soignants et le pass vaccinal. Le 30 juillet 2022 la section disciplinaire d'Aix-Marseille Université me condamnait à 1 an de suspension d'enseignement, avec réduction pour moitié de mes traitements. Et ce 16 juillet 2025, la formation du CNESER statuant en appel disciplinaire a réduit cette sanction à 6 mois. Verre à moitié plein, ou encore victoire, celle d'une sanction réformée en appel, alors que les écritures de l'Université suggéraient 3 ans de suspension et le rapporteur public 1 an ? Verre à moitié vide, celle d'une sanction galiléenne, où le condamné finit par dire "et pourtant ils n'empêchent pas la transmission" ? Alors que la procédure disciplinaire implique que le déféré prenne la parole en dernier, il y avait effectivement des choses à rappeler. Cinq ans de masque démasqués, une université en lambeaux, des enseignants-chercheurs que l'on veut mettre à terre. Voici donc, ce que je vous propose de lire…

Tribune : Pour finir…

Et voilà donc que s'achève une procédure entamée en septembre 2020 et qui va demander aujourd'hui à la formation de jugement du CNESER disciplinaire de se prononcer sur l'idée d'infliger ou non une sanction à un enseignant-chercheur ayant refusé de se soumettre à la « consigne » (même pas juridiquement caractérisée) de porter un masque devant ses étudiants pendant les enseignements.

On aurait tendance à penser, eu égard au temps écoulé depuis les faits, que l'affaire soit pliée en quelques lignes : l'inutilité scientifiquement avérée par consensus du masque pour les fonctions qu'on lui prétendait, et pour lesquelles on l'imposait, doublée par les tractations politiques parfaitement établies à travers la remontée des enquêtes administratives et les différents "leaks" dans plusieurs pays (RKI files (Allemagne), Lockdown files (Angleterre), Fauci Leaks (USA), etc.), toutes ces vérités montrent en effet sans aucune contestation possible que l'imposition du masque n'a jamais rien eu ni d'objectif ni de tolérant, ne constituant d'aucune façon une mesure « sanitaire » mais seulement une mesure politique, essentiellement conçue en France par les cabinets de Conseil, s'arrogeant seule la véridiction au mépris de toute contradiction. On trouve à ce propos dans les RKI files, les indications suivantes, portées par l'institut allemand 1: "Le port obligatoire du masque pour les élèves du primaire fait l'objet d'un débat critique, avec de possibles conséquences à long terme" ou encore "Le port permanent ou prolongé du masque peut également être nocif." Comme l'exprimait la philosophe Barbara Stiegler 2: "les gouvernants actuels ont fait l'erreur de croire qu'une expertise scientifique qui adopterait l'esprit de la démocratie sanitaire, c'est-à-dire un esprit de débat et de confrontation contradictoire, pourtant indispensable à tout établissement d'un discours scientifique, était une perte de temps." En pratique, en ce qui concerne le port du masque, il s'agissait seulement d'une mesure de gouvernement par la peur, dont les autorités allemandes - en lien avec les autorités françaises - avaient donné le sens : qu'en déployant un récit anxiogène totalement déconnecté du réel et de l'observation sur la situation sanitaire, sa dangerosité et la discipline de fer qu'elle réclamait, qu'en muselant les regards critiques, on soumette les populations à accepter toujours plus leur asservissement aux objectifs disciplinaires de la biopolitique, dont Michel Foucault a posé les principaux modes de fonctionnement, notamment celui du panoptisme exigé pour chaque individu, au mépris, évidemment, des libertés fondamentales.

Comme le soulignait Théo Boulakia et Nicolas Mariot, respectivement sociologue doctorant et historien / politologue au CNRS, ce dernier œuvrant comme spécialiste de la Première Guerre mondiale, en conclusion de leur ouvrage L'attestation 3, l'épisode COVID-19 a constitué la plus grande expérience d'obéissance de masse depuis la Première Guerre mondiale. Pour reprendre leurs propres termes : "Qu'une nouvelle union sacrée justifiant suspension des libertés et gouvernement secret et sans contrôle ait pu se répéter presque à l'identique un siècle après la Grande Guerre, voilà qui n'est pas le signe d'un grand mûrissement démocratique." Suspension des libertés dont le masque fait évidemment partie : peur, stigmatisation, menaces et même violences à l'encontre de certains savants dont je fus et suis encore en expliquant - toutes les preuves à l'appui - que le masque ne remplissait aucune des fonctions qu'on prétentait lui attribuer, mais qu'une caste de pseudos scientifiques seulement médiatiques défendait pourtant autoritairement sur les plateaux télés. Stendhal dans Vie de Henry Brulard parlait ainsi de son éducation personnelle à la fin du XVIIIe siècle 4 :

« Un jour mon grand-père dit à l'abbé Raillane : Mais pourquoi enseigner à cet enfant le système céleste de Ptolémée que vous savez faux ? Mais Monsieur, il explique tout et d'ailleurs est approuvé par l'Eglise

Distinguer le faux du vrai, pour s'appuyer rationnellement sur ce dernier, et spécialement en matière judiciaire, afin de qualifier juridiquement les faits pour en tirer les conséquences logiques qui en découlent. Voilà bien tout ce qu'on nous refuse aujourd'hui. On pourrait à ce stade rappeler la fameuse thèse n°9 de Guy Debord dans La société du spectacle qui s'énonce comme suit 5 : "Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux", thèse qui inspira au philosophe Italien Giorgio Agamben - celui-là même qui unifiera les pensées de Michel Foucault et Hannah Arendt - les propos suivants 6 :

  • d'abord que durant le COVID, le langage devint le lieu même de confiscation de la vérité de sorte que "c'est le langage lui-même comme lieu de la manifestation de la vérité qui est confisquée aux êtres humains" Et c'est exactement ce que nous propose le Conseiller d'Etat chargé de l'instruction du dossier, dont le rapport orienté remis à la formation de jugement interdit de fait tout débat de fond, comme nous le préciserons un peu plus loin ;
  • ensuite qu'aujourd'hui hélas : "Vrai est le discours faux qui doit être tenu pour vrai même quand sa non-vérité est démontrée", ce qui nous ramène exactement à l'imposition du port du masque ;
  • et enfin que derrière les restrictions de libertés invraisemblables qui furent imposées durant l'épisode du COVID: "non moins importante est la limitation d'un droit humain qui n'est établi dans aucune constitution : le droit à la vérité, le besoin d'une parole vraie."

Rappelons quelques principes et quelques valeurs platoniciennes : qu'il ne faut pas confondre le vrai, le juste, le beau et le bien. Dans son livre intitulé Qu'est-ce que le commandement, Giorgio Agamben rappelait ainsi la distinction classique sur les types du discours : qu'à l'indistinction originelle entre droit, religion et magie, dont le mode d'expression préférée est celui de l'impératif, s'opposait le caractère apophantique de la science et de la philosophie se développant à l'énonciatif. Pour citer le philosophe italien 7 : "Il y a, dans la culture occidentale, deux ontologies distinctes et cependant non dépourvues de relations : la première, l'ontologie de l'assertion apophantique s'exprime essentiellement à l'indicatif ; la seconde, l'ontologie du commandement, s'exprime essentiellement à l'impératif. [...] Droit religion et magie - qu'à l'origine, il n'est pas facile, comme vous le savez, de distinguer - constituent en effet une sphère où le langage est toujours à l'impératif. [...] Dans l'histoire occidentale, les deux ontologies ne cessent de se séparer et de se croiser [...] La construction au cours des siècles de l'imposant édifice de la dogmatique peut être vue, dans cette perspective, comme tentative de traduire l'ontologie du commandement dans les termes de l'ontologie de l'assertion, quitte ensuite à faire objet d'un commandement la proposition dogmatique qui en résulte." La perversion du langage consiste donc à faire passer - par l'intermédiaire du droit en tant que parole autorisée - la formule magique d'une considération religieuse (le masque protège des infections virales) pour un fait incontestable. Ainsi, il n'y a pas seulement - comme le disait le sociologue Pierre Bourdieu - une lutte sociale pour le monopole de la vérité (la véridiction foucaldienne), mais il existe pour les chercheurs, les philosophes, les universitaires un impératif moral et métaphysique pour cette vérité.

Selon le psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier 8 - "le mensonge réussi compte comme une vérité".

"le mensonge réussi compte comme une vérité" : voilà bien un aphorisme me rappelant le conseiller d'Etat désigné pour instruire cette affaire disciplinaire. Par des développements moralement douteux (le soutien à une dénonciation anonyme d'un étudiant fondamentalement malhonnête et intéressé), par des propos intellectuellement insoutenables (le mensonge sur l'identification possible d'un étudiant quand bien même cela est totalement faux), par des exposés logiquement incohérents (contradiction perpétuelle, celle du fameux "en même temps", un document administratif serait à la fois vrai et faux), par des discussions infondées juridiquement (la jurisprudence européenne n'autorise pas les témoignages anonymes comme celui que l'on propose dans cette procédure), il s'agit, à l'opposé de l'idéal universitaire, celui du débat de fond, de la transparence, de la contradiction, de flouter pour mieux flouer, et d'obtenir ainsi une sanction disciplinaire que l'on qualifiera ici volontiers de galiléenne. Pas besoin cependant de refaire toute l'histoire du procès de Galilée pour comprendre qu'il s'agit bien là - comme pour le savant italien - de laver les autorités d'un affront public insupportable, celui d'une personne qui - au nom de la science la plus impeccable et la plus implacable, celle qui fonde sa mission et sa raison d'être - contredit point par point, mot par mot, fait par fait, preuve par preuve, la prétention d'un « ordre concret » sûr de sa toute-puissance, "ordre concret" que le théoricien allemand du droit nazi Carl Schmitt désignait comme le seul habilité à donner un sens cohérent au monde, afin de lui imposer, à ce monde, ses prétentions délirantes, quant à l'organisation sociale et politique. Et, qu'incarnent, comme au meilleur temps des totalitarismes arendtiens, les bouffons de la science, plébiscités par leur premier supporter, Eric Berton, le président d'AMU, paradant dans les journaux comme le sauveur des libertés académiques (utilisant de comparaisons douteuses 9), avec pourtant - pour l'université qu'il dirige - des soupçons de crimes en perspective, une plainte contre X étant actuellement sous enquête pour faux en écriture publique dans l'affaire qui me concerne. Voilà au fond ce à quoi on propose d'adhérer : qu'aux mépris de toutes les valeurs estimables, on ne puisse pas contester la parole autorisée où le dogme remplace la pensée critique.

Rien ou presque ne semble avoir manqué dans cette histoire à une administration universitaire dont les agissements sont effectivement sous enquête du parquet.

C'est qu'en dehors de cette affaire, Aix-Marseille Université est bien connue des spécialistes pour détenir la triste première place des Universités utilisant le plus le recours à la voie disciplinaire contre ses propres enseignants-chercheurs, en se plaignant pour absolument tout et n'importe quoi d'une lancinante "atteinte à l'ordre et au bon fonctionnement de l'université", motif de saisine qui m'est ainsi reproché (le terme de « sécurité » que l'on aurait pu attendre s'agissant d'une question prétendument sanitaire n'étant même pas prononcé), que l'on retrouve tel quel dans nombre de procédures engagées par l'administration d'AMU à l'encontre de ses personnels. Hélas : AMU brille moins par la tolérance et l'objectivité de son organisation que par la chasse à l'enseignant-chercheur.

A quel moment va-t-on sérieusement se pencher sur le fonctionnement d'une université présidentialisée à outrance, où son président actuel parade dans les médias en prétendant sauver l'indépendance des enseignants-chercheurs, alors qu'il s'essuie lui-même brutalement les pieds sur les libertés académiques, notamment celle de pouvoir critiquer de façon parfaitement scientifique et fondée le port d'un masque inutile pour une catégorie de personnes qui n'a jamais risqué statistiquement un quelconque danger devant une maladie qui restait pour elle parfaitement banale ?

Rappelons à toutes fins utiles que 2020 fut en France - pour les moins de 65 ans - l'année la moins mortelle de toutes celles que l'on a pu mesurer depuis que les statistiques existent ! Pour les chiffres officiels de 2020 du CDC américain concernant les plus jeunes (moins de 20 ans), les causes de mortalité, s'établissent comme suit 10 :

  • COVID = 2 morts par million.
  • Armes à feu = 100 morts par million.
  • Accident de la route = 50 morts par million.
  • Noyade = 10 morts par million.
  • Overdose médicamenteuse empoisonnement = 25 morts par million.
  • Etouffement = 20 morts par million.

La question qui se pose est la suivante : comment justifier une mesure inutile (le port du masque donc) pour la protection d'une maladie connue pour avoir des conséquences statistiquement parfaitement négligeables sur la santé des plus jeunes ? A quel moment le scientifique parfaitement informé de toutes les données sérieuses émanant de la littérature sur l'absence d'efficacité prouvée du port du masque, scientifique capable de lire et d'interpréter les données officielles, de les rendre de manière formalisée dans leur contexte, comment ce scientifique (moi en l'occurrence) pourrait-il se taire devant un pouvoir lui demandant de se soumettre à l'absurde, absurde que l'on prétendait honteusement justifié par la science qu'il faudrait bien réorthographier "l'ascience". Pourquoi l'Université d'Aix-Marseille n'a-t-elle jamais voulu entrer dans le débat de l'objectivité concernant l'opportunité d'imposer le port du masque ? Ainsi, dans le rapport d'instruction, on peut lire sous la plume du conseiller d'Etat 11 :

"Enfin, un dernier mot dit être ajouté quant au bienfondé des critiques de Monsieur PAVAN quant à l'efficacité ou à l'utilité du port du masque, car l'essentiel du dossier tourne autour de cette question. [...] Il n'appartient pas à la formation disciplinaire du CNESER d'évaluer le degré d'expertise de Monsieur PAVAN sur cette question, et il ne lui appartient pas non plus de se prononcer sur l'utilité de cette mesure, dès lors qu'elle était prescrite par un décret non annulé et que Monsieur PAVAN ne soulève pas formellement d'illégalité du décret mais se borne à en contester l'utilité".

On ne saurait être plus clair ni plus transparent en somme : Inutile de chercher à savoir si le masque est utile ou non, puisqu'on vous a dit d'en mettre un. Le vertige est saisissant, la sidération totale, quand on compare la brutalité dogmatique du rapporteur d'instruction, conseiller d'Etat, aux décisions du Conseil constitutionnel, notamment celle stipulant que 12 :

"Le service public de l'enseignement supérieur est laïc et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l'objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l'enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique. Considérant dès lors que, par leur nature même, les fonctions d'enseignement et de recherche non seulement permettent mais demandent, dans l'intérêt même du service, que la libre expression et l'indépendance des personnels soient garanties par les dispositions qui leur sont applicables".

Dans ce registre, l'article L-123-7 du code de l'éducation est très clair et stipule que 13 : "Le service public de l'enseignement supérieur [...] promeut [..] un meilleur partage des savoirs et leur diffusion auprès des sociétés civiles". Et à plus forte raison devant les étudiants d'une formation universitaire en science - et précisément en Mécanique - Mécanique qui encore aujourd'hui représente le paradigme indépassable permettant de combattre le dogme par l'exercice de la raison critique aux fins d'atteindre la vérité, seule garante de la compréhension du monde et incidemment de l'exercice de la justice. On est choqué ici par le fait que le rapporteur lui-même n'entre jamais dans cette discussion de fond qui pourtant est celle qui aurait dû avoir lieu comme préalable à tout débat entre enseignants-chercheurs sérieux, c'est-à-dire entre personnes de bonne foi qui cherchent à établir de manière contradictoire l'existence du vrai, de sorte qu'une information claire et loyale puisse guider des décisions libres et éclairées. Un exploit du rapporteur qu'il convient de saluer comme il se doit : celui d'une instruction largement inquisitoire et manifestement politisée que l'on confie de à un non-scientifique totalement étranger à l'Université, dont le but essentiel consiste à dresser un procès à charge. Avec le rapporteur d'instruction, c'est bien là l'interrogation intellectuelle et morale de la présence du Conseil d'Etat qui s'exprime ici brutalement, et qu'il convient à l'Université d'analyser et de combattre fermement, puisque tel est l'exercice délicat, mais nécessaire de la parrhèsia qu'elle doit servir.

L'occasion de revenir ici sur la récente réforme du CNESER, dont on mesure aujourd'hui certains des aspects les plus toxiques. En jeu, tout simplement la transformation de "l'État de droit en droit de l'État". L'article R-232-37 du Code de l'éducation stipule ainsi - comme on a pu s'en apercevoir - que soit produit 14 "un exposé des faits ainsi que l'opinion personnelle du rapporteur sur les solutions qu'appelle le jugement de l'affaire". Ce qui aurait dû expliquer en principe l'obligation d'impartialité du rapporteur d'instruction, chose que l'on a objectivement du mal à apprécier dans la présente affaire.

Comme le signalaient les principales organisations syndicales concernant la réforme du CNESER du 5 septembre 2023 15.

"En réformant ses règles de composition et de fonctionnement, cette loi a affaibli considérablement le principe constitutionnel d'indépendance des universitaires.En effet, en modifiant la composition du CNESER disciplinaire et en faisant, entre autres, présider cette juridiction par un conseiller d'État, cette réforme met fin à la franchise juridictionnelle des universitaires, c'est-à-dire au droit accordé aux universitaires de n'être jugés, dans l'exercice de leur profession, que par leurs seuls pairs. Pour l'organisation syndicale FO ESR, « ce droit n'est pas un privilège, il est une expression fondamentale de l'indépendance des universitaires, qui ne sont soumis à aucun pouvoir hiérarchique et ne peuvent donc être jugés, dans l'exercice de leur profession, par un quelconque pouvoir ». Ce syndicat qui, avec la CGT FERC Sup, la FSU et SUD, a voté contre le projet de décret, affirme également que « s'attaquer au CNESER disciplinaire en imposant la présence en son sein de représentants du pouvoir par excellence, celui de l'État et de ses « conseillers » attitrés, c'est donc s'attaquer à un principe fondamental de liberté, qui s'est affirmé au fil des siècles comme une condition indispensable de la progression des connaissances pour l'avantage de tous ».

Ou comment remplacer - comme nous l'avons dit - l'Etat de droit par le droit de l'Etat. Le rapport d'instruction produit dans mon affaire illustre à merveille cette dérive inquiétante, mais hélas parfaitement prévisible de la reprise en main de l'Etat sur l'Université.

Ainsi, pour revenir aux déclarations de la philosophe Barbara Stiegler 16 :

"L'idée des gouvernants a été, dès le départ, de garder le contrôle absolu du pouvoir et du savoir, d'avoir la main sur la crise et de la piloter entièrement par le haut, en évitant de laisser le pouvoir à une multiplicité d'organes et d'institutions. Tous ces corps intermédiaires ont, une fois de plus, été jugés comme « des pouvoirs qui arrêtent le pouvoir », pour parler comme Montesquieu. Sauf que ce qui, pour Montesquieu, apparaissait comme un phénomène vertueux s'est vu au contraire disqualifié, au nom de l'efficacité dans la crise. Or le temps gagné à décider de manière autoritaire a été perdu à l'épreuve des faits, qui réclament toujours la mobilisation de l'intelligence collective."

Et c'est bien cette position dogmatique, autoritaire et surtout excessivement dangereuse que le rapporteur d'instruction tente de faire passer en force, à l'aide de contre-vérités, de mésinterprétation des lois, de protection insupportable de la brutalité administrative, d'arguties juridiques obscures. Car pour le rappeler encore une fois, non seulement le masque n'avait aucun bénéfice prouvé, mais en outre il a conduit à un sacrifice odieux, celui des plus jeunes, dont les états de santé physiques et mentaux ont atteint des niveaux de dégradation proprement abyssaux. C'est qu'avec le masque et les divers protocoles que l'on a imposés aux plus jeunes, aussi absurdes qu'anxiogènes, s'est inventé un terme nouveau"le suicide pédiatrique". Le narratif de l'anxiété, auquel le masque a fortement contribué - raison pour laquelle d'ailleurs j'avais signé la Tribune"Covid-19 : nous ne voulons pas être gouvernés par la peur"17 - a effectivement produit son effet sur les jeunes adultes : une augmentation des gestes suicidaires. Ainsi que l'écrivait l'hebdomadaire Le Point 18, se faisant récemment la synthèse d'articles et de rapports des autorités de santé hélas tous unanimes :

"Si la France possède « l'un des taux de suicide les plus élevés » d'Europe, Santé publique France constate une nette progression chez les jeunes adultes depuis la pandémie de Covid-19. En 2017, 4,6 % des 18-24 ans interrogés confiaient avoir eu des pensées suicidaires. Ils étaient 7,4 % en 2020. Les tentatives de suicide semblent aussi avoir augmenté avec la pandémie : en 2017, 6,1 % des 18-24 ans déclaraient avoir fait une tentative au cours de leur vie, contre 8,9 % en 2020 et 10,8 % en 2021."

Autrement dit, ce sont bien les mesures dites « non pharmaceutiques » (masques, confinement, couvre-feux, interdiction de rassemblement, etc.) qui ont détruit la jeunesse. On mesurera à cet instant la logorrhée machinique du rapporteur d'instruction qui écrit que le port du masque se faisait au nom de"la sécurité des personnes"et avait pour objet"la protection de la santé", propos qui pourraient prêter à sourire si la situation n'était pas si tragique pour les plus jeunes, que l'on a pour ainsi dire massacrés sans aucun scrupule. Selon la psychologue Marie-Estelle Dupont, connue pour avoir très tôt lancé l'alerte sur la dégradation rapide et catastrophique de la santé mentale des jeunes 19 :

"le Covid-19, avec le confinement et l'obligation de port du masque, a été un évènement traumatisant pour les enfants. "Comment s'adapte-t-on à quelque chose qui est contraire à nos besoins ? Cela va être par des somatisations diverses, des maux de ventre, des manifestations anxieuses, la perte de l'appétit, une perte de projection… Durant l'hiver 2020 on a quand même vu 52% des étudiants qui voulaient arrêter leurs études [souligné par nous nda]. On avait ce climat très anxiogène sur lequel ils se sentaient impuissants, mais aussi potentiellement coupables… car on disait que les enfants étaient potentiellement dangereux pour les adultes. On a été soumis à un management par la peur. Et dès que vous activez la peur, vous obtenez une déconnexion de la rationalité chez l'individu, la personne ne raisonne plus, la peur est mauvaise conseillère. Comme la personne est dans la panique, elle va cesser de réfléchir, cesser de nuancer, cesser de distinguer… La grande majorité de la population va se soumettre aux injonctions dont elle sait qu'elles sont excessives ou inappropriées. On va jouer sur la peur de l'ostracisation, sur la peur d'être criminalisé, montré du doigt. On met les gens dans une situation impossible où ils s'adaptent et cessent de réfléchir, se dissocient pour supporter la situation, perdent l'empathie, font tout ce qu'on leur dit…".

Il y a au moins une chose qui doit guider impérativement la décision du CNESER disciplinaire : qu'en mettant de côté les arguments juridiques évidents réclamant la réforme de la décision de première instance, la relaxe totale signifie une chose qui enfin pourrait permettre aux plus jeunes de se reconstruire : "Pardon les enfants de vous avoir fait porter un masque. Pardon de vous avoir menti. Nous vous promettons que plus jamais nous ne nous soumettrons au dogme absurde des politiques délirantes décidées par les crétins du scientisme". C'est que le combat que j'ai mené pour la vérité sur le masque, celui-là même qu'un devoir impérieux imposait à l'enseignant-chercheur, celui garant des valeurs d'humanisme et de vérité, ou encore de tolérance et d'objectivité, celles de l'Université, puisse effectivement servir à protéger les plus jeunes des protocoles les ayant abjectement détruits.

Il faut dire que dans ma démarche, seule m'a conduit une vocation pour la production d'une connaissance vraie, librement et méthodiquement construite, critique et libératrice, permettant de diffuser le progrès. Et tant mieux : car chacun d'entre les enseignants-chercheurs et universitaires ici présents - ceux de la formation de jugement - le sait : ce n'est pas le pouvoir confortable, encore moins l'argent, qui font ce que nous sommes. Dans un rapport de 2019, on rappelait ainsi que 20 :

"Les rémunérations de tous les personnels de la recherche sont très sensiblement inférieures à celles des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), mais également à celles des autres corps de la fonction publique française."

Suivez mon regard. Or, il se pourrait bien que derrière les conditions financières médiocres d'une recherche et d'un enseignement qui étaient parmi les meilleurs au monde se révèlent également les problèmes structurels de la corruption, notamment dans les domaines touchant au vivant et à la santé, disciplines dans lesquelles l'intrusion des grandes entreprises pharmaceutiques a conduit depuis bien longtemps à des pratiques honteuses. Alors qu'un journaliste me faisait remarquer qu'un chercheur, membre du Conseil Scientifique, portait une Rolex, je lui posais cette question ingénue "crois-tu qu'il soit corrompu ?". Et le journaliste de me répondre avec un sourire malicieux : "on ne pourra sans doute jamais le savoir". De fait, au Conseil scientifique, les articles et les études présentés pour justifier des mesures les plus abominables donnent effectivement la nausée : fausses équations, maquillages de courbes, programmes truqués, recours au ghost writing, le tout sur fond de star système médiatique version brosse à reluire : il ne manque rien dans cette pratique que le sociologue Chrisitan de Montlibert n'avait déjà décrit dans son ouvrage en 2005, Savoirs à vendre : l'enseignement supérieur et la recherche en danger 21. Il y a deux types de chercheurs : ceux qui vivent d'une relaxe et ceux qui vivent d'une Rolex. J'ai précisément choisi ce métier au détriment de carrières bien plus lucratives qui me tendaient les bras parce qu'il permettait une réelle indépendance dans l'expression de la rigueur intellectuelle, qui doit se travailler sans relâche, s'approfondir constamment, se remettre perpétuellement en cause.

Raison pour laquelle j'en finirai ici par rappeler à quel point, lorsque la société humaine semble sombrer à ce point dans le chaos le plus inquiétant, la philosophie doit nous permettre de comprendre ce qu'est l'humanité et comment elle doit s'exprimer. L'occasion, donc de souligner à quel point le visage constitue - sur cet aspect - un phénomène si important. Celui qu'Emmanuel Levinas a théorisé. En reprenant un commentaire savant sur l'œuvre du philosophe, on peut ainsi rappeler que 22 :

"Le visage est bien plus qu'un endroit du corps, que la simple somme du nez, des yeux et de la bouche. Quand on croise un regard, l'intensité de l'expérience n'est pas simplement empirique : il y a un rapport profond qui s'établit entre deux sujets, qu'on le veuille ou non. Pour Emmanuel Levinas, l'accès au visage est immédiatement et forcément éthique : c'est la peau la plus pauvre, la plus dénuée, celle où rien n'est masqué mais ou au contraire le sujet est entièrement exposé. C'est le visage qui place autrui sous notre responsabilité ;"tu ne tueras point"n'est pas un commandement extérieur, culturel ou religieux, mais bien quelque chose d'innée qui émane de façon organique de tout visage."

Ainsi non seulement le masque constitue - en termes de santé publique - une aberration sanitaire, mais en outre il vient se heurter brutalement à toute la réflexion philosophique d'Emmanuel Levinas qui fait du visage le lieu de la rencontre humaniste, celle du "tu ne tueras point". En permettant que l'on couvre inutilement ce visage, on empêche la reconnaissance (à tous les sens du terme) d'autrui et réciproquement. Il faut donc urgemment faire tomber les masques. Dans le fond, l'affaire est claire :

  • il était déjà connu en 2020 que le masque n'avait aucune utilité dans la lutte contre les transmissions virales. Et c'était même écrit sur les boîtes de masque 23.
  • Cet état de fait a été confirmé par toutes les études ayant eu lieu durant la période COVID, en montrant en outre des effets secondaires sur les plus jeunes.
  • Dès lors, l'injonction du port du masque n'avait qu'un seul but : servir une intention politique, permettant de maintenir une population dans la peur en s'assurant à chaque instant de son obéissance. Cette interprétation a été confirmée factuellement par de nombreux documents (Lockdow files, Fauci Leaks, RKI files), en attendant les procès qui ne manqueront pas de se dérouler. Et des chercheurs de plus en plus nombreux se rallient à cette interprétation des faits, que la justice doit maintenant reconnaître.
  • A ce titre, les décrets et autres arrêtés de bas niveau hiérachiques (ceux de la norme juridique) ne peuvent en aucun cas prendre le dessus sur les dispositions impérieuses protégeant les enseignants-chercheurs, non seulement dans leur faculté d'expression critique, mais surtout dans leur devoir de le faire, tout en leur donnant l'obligation de se soustraire aux injonctions politiques et ideologiques. Le masque est une idéologie au sens de Hannah Arendt, à savoir : le discours sur une idée qui s'affranchit du réel. Et que réprouve l'article L-141-6 du Code de l'éducation 24.
  • Il apparaît dès lors que toute décision de cette commission n'ayant pas pour principe la relaxe totale de cette affaire n'aurait comme seule conclusion que la triste nouvelle suivante : que les enseignants-chercheurs ne soient que les serviteurs même pas bien payés d'une administration qui ne tolère pas qu'on désobéisse aux « consignes » qu'elle leur adresse, et tant pis si ces "consignes" relèvent de l'illégalité, de la brutalité, de l'ignorance, voire dans certains cas du mensonge. Comme le soulignait le rapporteur d'instruction : il ne s'agit pas de savoir si le masque était utile, mais simplement de le porter puisque la consigne en a été donnée.

Face à un enseignant chercheur défendant les valeurs de la vérité, de la science, du débat contradictoire méthodiquement construit, de la lutte contre le dogmatisme, le fanatisme, l'obscurantisme et la peur, toutes celles qui ont conduit les jeunes au suicide et à la déshumanisation la plus inquiétante, le rapporteur d'instruction préconise d'appliquer l'une des sanctions les plus importantes qui existe dans l'échelle des condamnations possibles s'agissant des manquements disciplinaires des enseignants-chercheurs : une interdiction d'exercer le métier d'enseignant pendant un an, assorti d'une réduction de moitié du traitement. Concrètement cela revient à faire payer une amende de 20 000 euros et à frapper d'indignité un universitaire dans l'exercice de ses fonctions. A titre de comparaison, on pourra s'étonner de la mansuétude relative aux deux chercheurs du CNRS à Marseille, lesquels, utilisant du matériel de leur laboratoire, ont fabriqué des bouteilles explosives qu'ils ont jetées - au matin blême - dans les jardins du Consulat de Russie le 24 février 2025. Manifestement pas inquiétés par la justice disciplinaire, le Journal Ouest France nous apprend ainsi 25 :

"Jets contre le consulat russe à Marseille : peine réduite en appel pour un des deux chercheurs. L'un des deux chercheurs marseillais du CNRS qui avaient lancé des bouteilles d'azote liquide contre le consulat de Russie à Marseille, fin février, a vu sa peine assortie du sursis ce lundi 26 mai. En première instance, il avait été condamné à huit mois de prison ferme, peine qu'il purgeait depuis sous bracelet électronique. [...] Lors du procès en première instance, Vasile Heresanu, Français d'origine roumaine, avait énuméré le conflit entre la Russie et l'Ukraine, le changement climatique ou ‘les élections aux États-Unis' comme des événements allant dans ‘une direction qui n'est pas bonne'. Il avait assuré avoir juste voulu faire ‘du bruit'."

Fabriquer des engins explosifs que l'on balance contre un bâtiment consulaire protégé par des lois internationales, pour protester contre tout et n'importe quoi, c'est du sursis au pénal. En revanche, retirer un masque devant des étudiants en mettant en avant la science la plus rigoureuse, l'humanisme philosophique le plus impératif, en formant simultanément leur esprit critique, cela vaut un an ferme au disciplinaire et l'équivalent de 20 000 euros d'amende. Pas mal. Quitte à trouver des éléments de comparaison quant aux peines régulièrement infligées par AMU à ses propres enseignants-chercheurs, on se reportera à une décision prise en 2023 par la section disciplinaire d'Aix-Marseille, présidée par l'inénarrable Muriel Giaccopelli, grande prêtresse autoproclamée des droits fondamentaux, en dehors toutefois de ses petits arrangements minables avec le droit, piétinant grotesquement les procédures du code de l'éducation, dans une commission disciplinaire marseillaise durablement compromise grâce à sa présidence bien peu académique, et même franchement hors la loi. On comprendra ainsi sans trop de difficulté qu'il y a de sérieuses raisons de penser que Muriel Giacopelli fut vraisemblablement celle qui s'adressa anonymement aux médias dans mon affaire, en dehors de toute pratique déontologique 26. Mais avec Muriel Giacopelli, c'est plutôt faites comme je dis mais pas comme je fais. Ainsi, dans une décision rendue par la commission disciplinaire qu'elle présida le 24 juillet 2023 (qui d'ailleurs rendit au passage la justice en nombre pair, en faisant en sorte qu'un magistrat chargé de l'instruction figure également dans la formation de jugement, au mépris de la séparation des fonctions en justice répressive) on peut y lire, à propos du comportement de Monsieur B., enseignant-chercheur à AMU 27 :

"Considérant, enfin, qu'il résulte de nombreuses pièces versées contradictoirement au dossier disciplinaire de Monsieur B., et notamment d'une attestation d'une ancienne doctorante, fournie le 3 21 juillet 2023 par Monsieur B. lui-même, que celui-ci a pu « parfois participer à cette ambiance sexiste mais de manière similaire à un certain nombre d'autres membres de l'équipe et dans un contexte où tenir des propos sexistes sous couverts de l'humour était non seulement toléré mais banal [...] Considérant, d'une part, qu'il ressort des pièces du dossier, que Monsieur B., a, à plusieurs reprises, dans le cadre de ses fonctions, pratiqué des plaisanteries pouvant porter ‘en dessous de la ceinture' [...] Considérant, d'autre part, qu'il ressort des pièces du dossier, que Monsieur B. pouvait, au-delà des plaisanteries, user de propos familiers, à connotation sexuelle et sexiste [...] Considérant, d'autre part, que le courrier de saisine de la section disciplinaire en date du 30 mars 2023 fait état de la circonstance que Monsieur B. aurait soulevé le t-shirt d'une étudiante en alternance, afin de découvrir son tatouage sur le haut des hanches [...] Considérant, d'une part, qu'il est reproché à Monsieur B. d'avoir pris Madame J., alors en stage de Master 2, par les hanches, lorsque celle-ci manipulait sous la sorbonne en 2021 [...] Considérant, qu'il est reproché à Monsieur B. d'avoir touché, la cuisse d'une étudiante, Madame W., qui portait des bottes ‘cuissardes' en complimentant ses chaussures lors du stage de BTS de deux mois en novembre 2020 de cette dernière. [...] Considérant, enfin, qu'il est reproché à Monsieur B. d'avoir proposé et fait des massages aux épaules de Madame J. sans son consentement ; qu'il ressort des pièces du dossier, notamment du témoignage écrit de l'intéressée et de sa déclaration de main courante, que Monsieur B. a fait un massage au niveau des épaules de la doctorante. [...] Considérant que Monsieur B. aurait également tenu des propos à caractère violent à l'encontre de Madame J. et lui aurait mentionné ‘le nombre de fois où [il avait] eu envie de [la] frapper' en s'approchant à deux trois centimètres de son visage". [...] considérant que monsieur B. l'a qualifiée de ‘chouineuse' [...] considérant que le principe de proportionnalité de la sanction [...] suppose que la sanction [...] soit adaptée à la gravité du manquement reproché [...] PAR CES MOTIFS [...] la section disciplinaire décide à l'unanimité [...] d'un blâme".

En réalité, pour échapper aux sanctions, j'aurais dû m'approcher à quelque centimètres des étudiantes, leur expliquer qu'elles seraient bien plus sexys sans leur masque avec leurs grosses lèvres pulpeuses (clin d'œil pornographique à l'appui), que je serais prêt au bouche-à-bouche en cas de COVID, en leur caressant les cuisses et les épaules, tandis que j'aurais dû proposer aux étudiants d'aller balancer quelques bouteilles explosives sur ces « chouineuses » de l'administration, au nom de la présidence de Trump, de la guerre dans le monde et du soleil insupportable de Marseille, preuve qu'il ne faut pas confondre la météo et le climat. Voilà en fait ce que devient l'Université à Marseille. Merci donc et encore bravo pour cette déontologie exemplaire.

BAS LES MASQUES. Et, de même qu'une citation apocryphe faisait dire à Galillée"et pourtant elle tourne", une nouvelle Eglise condamnant un enseignant-chercheur qui refusa de porter un masque absurde, inutile et délétère ne pourra échapper à cette réplique :"et pourtant ils ne servent à rien". Un monde politique notoirement corrompu doit disparaître, et avec lui tous les thuriféraires du régime, seconds couteaux universitaires compris. L'Université doit permettre de tourner la page du mensonge, de la peur, du massacre, en un mot de la honte, celle de son Président, de son administration agressive et brutale, et de sa section disciplinaire. Et c'est une nouvelle fois sur l'exercice véritable de la fonction universitaire que doit reposer la force des Lumières, à l'opposé des incompétents prétentieux, structurellement et scrupuleusement aux ordres, qui ne servent qu'une hiérarchie sclérosée, hurlant d'obéissance aveugle, au service des comportements les plus abjects et les plus criminels."Indignez-vous"écrivait Stéphane Hessel. Rien n'est plus vrai aujourd'hui. Le courage de la vérité de Michel Foucault, celui de la parrhèsia, doit nous donner la force de dénoncer ceux qui ont imposé brutalement un masque aussi réellement délétère que véritablement inutile.

Notes

1  schwaebische.de. Page en allemand, la traduction française a été obtenue par un outils automatique.

2 Babara Stiegler, Retour critique sur la gestion de la pandémie, Etudes,  revue-etudes.com

3 Théo Boulakia & Nicolas Mariot, L'attestation, Anamosa 2023.

4 Dominique Fernandez, Dictionnaire amoureux de Stendhal (p. 173-180). Plon, 2013.

5 Guy Debord, La société du spectacle, Buchet-Chastel, 1967.

6 Giorgio Agamben, Sur le vrai et sur le faux, Lundi Matin, 4 mai 2020.

7 Giorgio Agamben, Qu'est-ce que le commandement ?, Payot

8 Paul-Claude Racamier, Entre agonie psychique, déni psychotique et perversion narcissique, Revue française de psychanalyse, tome L, septembre-octobre 1986.

9  madeinmarseille.net

10  reinfocovid.fr

11 Rapport d'instruction remis à la formation de jugement du CNESER en vue de déterminer les sanctions disciplinaires possiblement applicables à Monsieur PAVAN.

12 Décision n° 83-165 DC du 20 janvier 1984,  conseil-constitutionnel.fr

13  legifrance.gouv.fr

14  legifrance.gouv.fr

15 Alfonso Richelli, CNESER et justice disciplinaire : le décret du 5 septembre 2023,  academia.hypotheses.org

16 Babara Stiegler, Retour critique sur la gestion de la pandémie, op. cit.

17  leparisien.fr

18  lepoint.fr

19  sudradio.fr

20  enseignementsup-recherche.gouv.fr

21 Christain de Montliber, Savoir à vendre, Raisons d'Agir, 2004.

22  radiofrance.fr

23  lemonde.fr

24  legifrance.gouv.fr

25  ouest-france.fr

26 Yasmine Sellami, Aix-Marseile Université ouvre une procédure disciplinaire contre un enseignant anti-masque, MarsActu, 3 décembre 2020. Dans cet article, un membre de la section disciplinaire répond anonymement à un journaliste quant à la procédure en cours. L'article précise :"C'est l'étape qui précède la commission de discipline, où il sera décidé si une sanction sera retenue contre lui ou pas", décrypte pour Marsactu un membre de celle-ci. [...]"Ce n'est pas un report. Mes cours ont été supprimés. J'ai même été remplacé sur certains créneaux", conteste le maître de conférence. C'est en fait"une procédure normale, le temps de faire la lumière sur les affaires", corrige le membre de la section disciplinaire pour les enseignants-chercheurs déjà interrogé." Pourtant durant la phase d'instruction, la confidentialité de tous les membres de la commission est impérative, comme le stipule l'article R-712-38 du code de l'éducation "Les membres de la section disciplinaire et le secrétaire sont tenus de respecter le secret sur l'ensemble des opérations d'instruction et de jugement, et notamment sur les opinions exprimées lors des délibérations." Qui a bien pu ainsi contrevenir de façon aussi désinvolte à ce texte, sans que l'université ne lance d'enquête sur cette fuite qui vaudra à AMU une délocalisation de l'affaire par le CNESER ? Si j'avais été un président de section disciplinaire soucieux, précisément soucieux d'un comportement susceptible d'atteinte à l'ordre et au bon fonctionnement, j'aurais immédiatement saisi le président d'une demande d'enquête. A moins que…

27 jugement_pour_affichage-anonymise_2023-1_0.pdf

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21/07/2025 francesoir.fr  4min #284853

 Pour finir... Tribune de Vincent Pavan sur sa prise de parole lors de son audition au Cneser

L'affaire Vincent Pavan : le Cneser réforme la sanction de l'université d'Aix-Marseille jugée excessive

France-Soir

L'affaire Vincent Pavan : le CNESER réforme de la sanction de l'université d'Aix-Marseille jugée excessive

France-Soir

Dans une époque où les débats sur les libertés individuelles et la sécurité sanitaire prennent une ampleur inégalée, cette interview avec Vincent Pavan, chercheur et enseignant suspendu par l'université de Aix-Marseille pour ne pas avoir porté le masque, propose une plongée vertigineuse dans les méandres des décisions administratives et scientifiques prises durant la crise sanitaire.