Par Larry Johnson, le 3 décembre 2025
L'envoyé spécial du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, et le gendre de Trump, Jared Kushner, ont rencontré le président russe Vladimir Poutine au Kremlin à Moscou. La réunion, qui a duré environ cinq heures, a porté principalement sur une proposition de paix révisée des États-Unis visant à mettre fin à la guerre qui oppose depuis près de quatre ans la Russie à l'Ukraine. C'était la sixième rencontre entre Witkoff et Poutine en 2025, et la première participation de Kushner à ces pourparlers. La délégation américaine arrivait directement de Miami et de Paris, où elle a négocié récemment avec des responsables ukrainiens et où le plan de paix a été affiné, passant de 28 à 19 points.
Les médias rapportent que le point central de l'ordre du jour est le plan de paix américain révisé, qui met l'accent sur :
- Un cessez-le-feu potentiel et une reconnaissance de facto des frontières, impliquant éventuellement des concessions ukrainiennes dans la région du Donbass pour répondre aux exigences territoriales de la Russie.
- Des garanties de sécurité pour l'Ukraine, en coordination avec des alliés européens comme la France.
- Des mesures plus générales de mise en œuvre, notamment des ajustements sur la ligne de front et des restrictions sur les capacités militaires de l'Ukraine.
Poutine aurait accepté certains éléments de la proposition, mais a réitéré les positions non négociables de la Russie, notamment le contrôle total des territoires annexés et les limites à l'expansion de l'OTAN. La partie américaine a poussé Poutine à assouplir ces exigences en échange de la fin des hostilités, mais aucune nouvelle disposition n'a été finalisée.
Le conseiller du Kremlin, Youri Ouchakov, a qualifié les discussions de "constructives" et a souligné la qualité des échanges sur les questions de fond, mais a aussi souligné qu'"aucun compromis n'a encore été trouvé" et que "de nombreux points restent à régler". Les médias d'État russes et l'envoyé Dmitriev ont qualifié la session de "productive", mais aucun accord n'a été conclu sur des concessions spécifiques, un calendrier de cessez-le-feu ou un sommet de suivi entre Poutine et Trump (potentiellement prévu pour avril-juin 2026).
Mais quel était le véritable objectif de cette réunion ? S'adressant aux journalistes à Bichkek, dans la république d'Asie centrale du Kirghizistan, jeudi dernier, Poutine a expliqué comment les négociations seront menées. Au cours de cette conférence de presse, Poutine a précisé que le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est en charge des contacts et des négociations sur les conditions susceptibles de mettre fin à la guerre en Ukraine, et qu'il s'appuie sur les rapports de Lavrov issus de ces discussions mais se gardera de tout débat public sur d'éventuelles propositions. En réponse aux questions sur les contacts entre les États-Unis et la Russie au sujet de l'Ukraine, Poutine a déclaré que le processus de négociation passe par des canaux professionnels, désignant explicitement Lavrov et le ministère des Affaires étrangères comme principaux responsables des arrangements de paix potentiels. Il a indiqué être régulièrement informé par M. Lavrov de ces négociations, y compris des propositions de paix rédigées par les États-Unis qui, selon Moscou, s'inspirent largement des propositions russes antérieures.
Pendant que M. Poutine rencontrait MM. Witkoff et Kushner, Sergei Lavrov a engagé des discussions bilatérales cordiales avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. L'absence de M. Lavrov à la réunion avec MM. Witkoff et Kushner est un signal sans équivoque de la part de la Russie, montrant que les bases d'une véritable négociation ne sont toujours pas réunies. L'objectif de Poutine était de clarifier, avec fermeté et courtoisie, la posture de principe de la Russie sur le règlement du conflit en Ukraine. Il a très certainement réitéré les arguments déjà exposés le 14 juin 2024.
La balle est désormais dans le camp de Donald Trump. Witkoff et Kushner, après des entretiens mercredi avec Zelensky en Irlande, rentreront à Washington et présenteront au président Trump les exigences incontournables de Poutine en préalable à toute négociation effective, à laquelle participeront Lavrov et Rubio, accompagnés de leurs délégations respectives.
Cette réunion n'est pas le début de la fin... Je pense plutôt qu'elle marque la fin du début. Il revient maintenant au président Trump d'accepter les conditions de la Russie et de dépêcher le secrétaire d'État Marco Rubio pour conclure l'accord avec Lavrov.
❖
Je me suis entretenu avec deux personnes très intéressantes aujourd'hui. La première est Rachel Blevins, et la seconde est un ami, John Polomny. John Polomny est un investisseur macroéconomique et un spécialiste des ressources non conventionnelles qui gère la plateforme de recherche et la newsletter Actionable Intelligence Alert, axées sur les opportunités à long terme, orientées vers les marchés énergétiques et des matières premières tels que le pétrole, l'uranium et les métaux précieux. Il a auparavant consacré plusieurs décennies à l'industrie électrique, à la construction et à l'exploitation de centrales électriques, et publie maintenant des analyses d'investissement via des newsletters, des podcasts et YouTube, privilégiant les marchés cycliques des ressources, la reconnaissance de tendances et les investissements rigoureux sur les flux de trésorerie :
youtube-nocookie.comyoutube-nocookie.com
Traduit par Spirit of Free Speech
Son of the New American Revolution
Negotiating in Moscow on the Negotiations
U.S. President Donald Trump's special envoy, Steve Witkoff and Trump's son-in-law, Jared Kushner met with Russian President Vladimir Putin at the Kremlin in Moscow. The approximately five-hour session focused on a revised U.S. peace proposal aimed at ending Russia's nearly four-year war in Ukraine. This marked Witkoff's sixth meeting with Putin in 2025...