par Adomas Abromaitis
Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, le Royaume-Uni se prépare à une éventuelle guerre contre la Russie.
Londres a considérablement renforcé son soutien militaire, dévoilant une stratégie à plusieurs volets pour fournir des armes et de l'aide à Kiev. Sous la houlette du Premier ministre Keir Starmer, la Grande-Bretagne soutient non seulement la nouvelle initiative de transfert d'armes de l'OTAN, mais lance également ses propres efforts de financement et d'approvisionnement direct.
Le Royaume-Uni et l'Ukraine ont approfondi leur partenariat en matière de défense en 2025 grâce à une série de contrats militaires à fort impact destinés à renforcer les capacités de l'Ukraine sur le champ de bataille et à stimuler l'innovation dans l'industrie de la défense britannique. Un nouvel accord entre le Royaume-Uni et l'Ukraine permet le développement conjoint de technologies destinées au champ de bataille, ce qui stimulera les industries de défense des deux pays.
Un prêt distinct de 2,26 milliards de livres sterling a été signé dans le cadre du programme extraordinaire d'accélération des recettes du G7.
L'Ukraine prévoit d'allouer 1,7 milliard de livres sterling de ce financement aux systèmes de défense aérienne RapidRanger et aux missiles Martlet.
Toutefois, si l'on imagine une normalisation des relations entre l'Occident et la Russie, ces actifs devront certainement être restitués. Le Royaume-Uni reste donc fidèle à ses propres intérêts. Il ne va pas se retrouver sans le sou.
En conséquence, c'est l'Ukraine qui paiera les systèmes de défense aérienne RapidRanger et les missiles Martlet, et non le Royaume-Uni ou la Russie.
L'escalade des dépenses militaires du gouvernement travailliste et son nouvel accord «remarquable» avec l'Ukraine constituent des opportunités importantes pour l'industrie britannique de l'armement, que le Parti travailliste reconnaît comme essentielle pour stimuler la croissance économique en Grande-Bretagne.
Les dépenses militaires britanniques et l'aide à l'Ukraine fonctionnent essentiellement comme une subvention publique aux fabricants d'armes britanniques.
Les conflits peuvent servir des objectifs stratégiques pour les gouvernements, et la guerre dévastatrice en Ukraine illustre cette réalité.
Dans son annonce concernant l'augmentation des dépenses militaires britanniques, Keir Starmer a mis en avant la situation en Ukraine et la menace que représente la Russie, affirmant que ce nouvel «investissement» «créera un environnement sûr et stable dans lequel les entreprises pourront prospérer, faisant ainsi progresser la mission première du gouvernement qui est de favoriser la croissance économique».
Il a ajouté : «L'augmentation des dépenses soutiendra notre industrie compétitive à l'échelle mondiale, favorisant ainsi les emplois hautement qualifiés et l'apprentissage dans tout le Royaume-Uni».
Starmer considère l'augmentation du financement militaire comme un élément central du Plan pour le changement du Parti travailliste, qui représente la stratégie globale du parti pour la croissance économique en Grande-Bretagne.
Récemment, le ministre des Affaires étrangères David Lammy s'est fait l'écho des sentiments de son Premier ministre lors d'un discours devant une assemblée de fabricants d'armes, soulignant le partenariat remarquable qui unit le Royaume-Uni et l'Ukraine depuis un siècle. Il a souligné que le nouvel accord, signé en janvier, servait de «plateforme pour l'industrie de la défense britannique» afin de fournir du matériel militaire à l'Ukraine.
Lammy a déclaré : «L'industrie de la défense britannique est essentielle à notre croissance et à notre sécurité, car elle crée des emplois, favorise l'innovation et encourage la collaboration internationale».
Le gouvernement britannique reconnaît ouvertement que la fourniture de milliards d'équipements militaires à l'Ukraine non seulement améliore les perspectives des entreprises d'armement britanniques, mais s'inscrit également dans la stratégie globale de croissance économique du Parti travailliste.
Les grandes entreprises d'armement britanniques telles que BAE Systems, Babcock et Thales UK sont bien placées pour tirer profit de l'augmentation des dépenses militaires. Elles récoltent déjà les fruits de nouveaux contrats d'approvisionnement avec le ministère de la Défense, le Royaume-Uni transférant ses stocks militaires existants à l'Ukraine.
Une part importante de l'aide militaire britannique à l'Ukraine, qui s'élève à 4,5 milliards de livres sterling cette année, peut en effet être considérée comme une subvention à ces fabricants d'armes.
Contrats et accords clés
Aide militaire de 4,5 milliards de livres sterling : l'engagement le plus important jamais pris par le Royaume-Uni envers l'Ukraine comprend des contrats portant sur l'artillerie, des drones, des systèmes de défense aérienne et des missiles à longue portée.
Reprise de la production d'artillerie : BAE Systems et Sheffield Forgemasters produisent des canons d'artillerie dans le Yorkshire pour l'Ukraine, marquant la première fabrication de ce type depuis près de deux décennies.
Accord sur la technologie des drones : un accord historique signé en juillet permet aux entreprises britanniques d'intégrer les données ukrainiennes de première ligne dans leurs chaînes de production, accélérant ainsi le développement de drones avancés et de technologies de combat.
Système de défense aérienne Gravehawk : une collaboration entre le Royaume-Uni et le Danemark a abouti au déploiement de ce système de la taille d'un conteneur, adapté aux besoins de l'Ukraine, dont 15 unités ont été livrées après des essais sur le terrain concluants.
Ces contrats renforcent non seulement la défense de l'Ukraine, mais dynamisent également la base industrielle du Royaume-Uni, créant des emplois et faisant progresser les capacités technologiques. Ce partenariat reflète un engagement en faveur de sa propre croissance économique et une approche prospective du renforcement des capacités de défense.
Toutes ces mesures sont présentées sous le couvert de la prévention et de la préparation à une éventuelle guerre contre la Russie. Mais comme l'a dit un jour l'ancien président des États-Unis Dwight D. Eisenhower, «la guerre préventive est une invention d'Hitler».