Par MEE
La frappe sur le bureau du Hamas à Beyrouth, la première au-delà du sud du Liban, et l'assassinat d'un haut responsable militaire du Hezbollah pro-iranien alimentent les craintes d'une extension de la guerre
« Ils voient ce qui se passe à Gaza, ils savent que nous pouvons faire un ''copier et coller'' à Beyrouth. »
Dans un entretien au Wall Street Journal, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a expliqué dimanche 7 janvier que le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et l' Iran n'étaient pas « autorisés à décider de la façon dont [les Israéliens] doivent vivre leur vie en Israël ».
« C'est une chose que nous n'acceptons pas », a-t-il souligné, en précisant : « Nous combattons un axe, pas un seul ennemi [...]. L'Iran renforce sa puissance militaire autour d'Israël afin de l'utiliser. »
Il a ajouté que la priorité d'Israël n'était pas de s'impliquer dans une guerre avec le Hezbollah.
Depuis le 8 octobre, les affrontements frontaliers entre le Hezbollah et les groupes armés palestiniens, côté libanais, et les forces israéliennes de l'autre sont quotidiens.
Attaque de drones sur une base israélienne
Ce mardi 9 janvier, des drones du Hezbollah ont 𝕏 attaqué une base israélienne clé dans la ville de Safad, dans le nord du pays, abritant un centre de commandement de l'armée.
L'attaque est survenue peu de temps après qu'une frappe israélienne ciblée aurait tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban.
Des sirènes alertant sur des tirs de roquettes ont retenti lundi dans le centre et le sud d'Israël, ainsi qu'à proximité de la frontière avec le Liban, où les frappes israéliennes et les échanges de tirs avec les combattants du Hezbollah se sont intensifiés.
L'assassinat dans un raid israélien de Saleh al-Arouri, numéro 2 du Hamas, dans la banlieue de Beyrouth mardi 2 janvier, et celui de Wissam al-Tawil, un haut responsable militaire du Hezbollah pro-iranien, dans une frappe israélienne lundi 8 janvier dans le sud du Liban, font craindre un embrasement régional.
Wissam al-Tawil « jouait un rôle de premier plan dans la direction des opérations militaires dans le sud du Liban », a précisé une source du Hezbollah à l'AFP. Il a été tué dans une frappe israélienne « qui a visé sa voiture dans le village de Kherbet Selm, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec Israël ».
Il s'agit du plus haut responsable militaire du Hezbollah tué depuis le 8 octobre.
Depuis le début de la guerre, les hostilités transfrontalières ont fait plus de 180 morts au Liban, dont plus de 135 combattants du Hezbollah. Une des frappes les plus meurtrières avait visé le 23 novembre une maison dans laquelle se trouvaient six combattants qui ont tous été tués, parmi lesquels deux chefs de la force al-Radwan, l'unité d'élite du Hezbollah, et le fils du chef du chef du bloc parlementaire de la formation.
Dans le nord d'Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités israéliennes.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, en tournée régionale, est arrivé lundi soir à Tel Aviv où il doit avoir des discussions avec les autorités israéliennes en vue d'obtenir une désescalade du conflit, et d'éviter notamment que les tensions entre Israël et le Hezbollah ne deviennent hors de contrôle.
Samedi à Beyrouth, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, avait de son côté déclaré que le Liban ne devrait pas être « entraîné dans un conflit régional ».
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