Par CJPMO
Montréal, le 14 mars 2024 — Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) s'inquiète des sérieuses limites de la participation du Canada à un « corridor maritime humanitaire » vers Gaza, comme l'a annoncé le ministre des Affaires étrangères, M. Joly, le 10 mars. Cette annonce fait suite à celle du soutien du Canada aux largages aériens d'aide humanitaire à Gaza. CJPMO soutient que, bien que toutes les possibilités d'aide soient absolument nécessaires, ces projets maritimes et aériens sont inadéquats et ne s'attaquent pas au problème central : la politique de siège total d'Israël. CJPMO demande instamment au Canada d'imposer des sanctions à Israël pour forcer la fin du siège et du blocus de Gaza.
« Les sanctions, et non des programmes d'aide inefficaces, sont nécessaires pour venir à bout de la politique délibérée d'Israël qui utilise la famine comme une arme », a déclaré Michael Bueckert, vice-président de CJPMO. « Le problème n'est pas logistique, mais politique. Alors qu'Israël affame intentionnellement les Palestiniens, le Canada ne doit pas se laisser distraire par des projets qui contournent les problèmes fondamentaux. Seule l'application d'une pression maximale par le biais de sanctions peut forcer Israël à mettre fin à ses restrictions génocidaires », a ajouté M. Bueckert.
Le 10 mars, la ministre Joly a confirmé que le Canada se joindrait à la coalition internationale visant à créer un corridor maritime humanitaire de Chypre à Gaza, également connu sous le nom d' « initiative Amalthea ». On ne sait pas encore comment l'aide sera acheminée jusqu'à la côte, ni comment elle sera distribuée une fois sur la terre ferme. Il est important de noter que ce projet sera étroitement coordonné avec Israël, et que ce dernier inspectera et restreindra les expéditions d'aide à Chypre, ce qui lui permettra de continuer à exercer un contrôle sur la circulation des marchandises. Parallèlement, et apparemment dans le même ordre d'idées, les États-Unis ont annoncé la création d'une jetée flottante au large de la côte de Gaza pour acheminer l'aide, sous réserve de l'implication de l'armée israélienne, dont la construction et la mise en œuvre nécessiteront jusqu'à 60 jours et 1 000 hommes. Les organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme ont averti que les éventuelles expéditions d'aide « souffriront des mêmes obstacles que ceux auxquels les convois d'aide en provenance de Rafah sont actuellement confrontés : insécurité persistante, taux élevé de refus d'accès par les forces israéliennes et attentes excessives aux points de contrôle israéliens ».
CJPMO note que le gouvernement israélien a accueilli favorablement ces initiatives maritimes précisément parce qu'il continuera à exercer un droit de veto sur la nature et la quantité des marchandises qui entrent dans le territoire occupé, et qu'il y voit un moyen d'atteindre ses objectifs militaires. CJPMO met en garde contre le fait que cet arrangement pourrait faciliter l'isolement de Gaza en permettant à Israël de fermer complètement les frontières terrestres à l'aide, et pourrait aider à préparer le terrain pour une invasion de Rafah. En outre, CJPMO note que le projet de jetée flottante ressemble étrangement aux plans récemment avancés par le ministre israélien des affaires étrangères, Israël Katz, pour la création d'une île artificielle qui accueillerait un port et d'autres infrastructures sous contrôle militaire israélien (reliée à la terre par un pont).
« Au lieu de contester le siège israélien, le Canada coopère à un plan américano-israélien qui permettra à Israël de continuer à contrôler les entrées et les sorties. Il s'agit d'un réaménagement du siège, et non d'une fin. Il n'est pas certain que ce plan améliore l'accès à l'aide à court terme, mais il est clair qu'il sert les intérêts politiques d'Israël dans le cadre d'une campagne génocidaire », a déclaré M. Bueckert.
CJPMO a également fait part de ses préoccupations concernant le soutien du Canada aux largages humanitaires dans la bande de Gaza, soulignant que les largages sont coûteux, qu'ils fournissent un volume d'aide nettement inférieur à celui des camions, qu'il n'y a pas d'infrastructure de distribution sur le terrain et qu'ils sont dangereux. La semaine dernière, cinq Palestiniens ont été tués à Gaza par des colis largués par avion, les parachutes ne s'étant pas déployés, et hier, un largage a endommagé les panneaux solaires de l'hôpital baptiste.
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