Admettons, les extraterrestres, nos alliés (pas ceux qui complotent avec les puissances dominantes) se refusent à nous porter assistance car après-tout c'est nous qui sommes responsables.
On s'offusque, et on dit que nos représentants ne sont pas légitimes, que les scrutins sont une vaste escroquerie, qu'ils ne représentent pas la volonté populaire, et qu'on ne peut laisser faire ce qu'ils font, c'est à dire amener la civilisation à son extinction.
Mais dans la pratique, même sans cette grille de lecture, les crimes visibles et les violations flagrantes n'arrivent pas à être contrées. Pourtant il suffirait que les gens s'unissent et "sortent faire des grillades" au lieu d'aller travailler pendant un mois, tous ensemble, pour marquer le coup et réclamer de nouvelles constitutions.
Mais pour empêcher cela les gens sont divisés, montés les uns contre les autres, assaillis de mensonges qui rebondissent sur des pulsions initiées par des préjugés et un dédain absolu pour toute alternative. Les gens sont coincés dans leur tête. Et l'humanité court à sa perte.
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Pourtant il suffirait de dix ans pour qu'il n'y ait plus aucune guerre ni famine sur toute la terre et que les forêts repoussent. S'il n'y avait pas les politiciens.
On en viendrait vite à changer de système, dans la mesure où la robotisation à outrance ne ferait pas concurrence à l'humain, mais au contraire le libérerait.
Il n'y a que dans un esprit insécurisé que la concurrence et la rivalité sont une source de haine. Ce qui est valable pour une psychologie est valable pour un système, et cette "sécurité" est précisément ce que le système doit assumer par le fait-même qu'il fonctionne.
Il s'agit de la sécurité qui consiste à avoir l'esprit tranquille sur le fait qu'on ne manquera jamais de rien. Et c'est largement possible.
La mentalité est-elle prête à cela ? L'enfant gâté qui manque d'affection et la remplace par des biens de consommation trouvera-t-il ce qui lui manque ? C'est une vaste question. Mais il n'y a pas beaucoup d'autres chemins.
Et si tout le monde y contribue, par fierté d'avoir réussi les liens entre les gens seront resserrés.
C'est pourquoi aucun aliène ne peut faire ce travail à notre place.
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On peut critiquer nos dirigeants et dire que c'est de leur faute. Mais là encore il y a faute.
Bien sûr ce sont des pervers avides et opportunistes. C'est presque normal. Ils reflètent l'esprit du système social. "Si tu veux manger, tu dois te mettre à genoux et me lécher les bottes".
On peut dire qu'ils ne nous représentent pas et que leurs décisions - de vendre la Terre à des aliènes qui ont déjà ruiné la leur (par exemple, hein !) - n'ont aucune valeur juridique ou morale. Pourtant c'est ce à quoi nous contribuons, plus ou moins consciemment.
La question est : Quelle est la responsabilité des peuples, de leur autodestruction, qui aura lieu de toutes manières avant 2160 ?
Ils ne comprennent rien et vivent dans des fantasmes fabriqués à leur échelle et selon leurs capacités mentales, maintenues au minimum vital.
Quelle est la responsabilité d'un autiste qui commet des crimes ? Quelle est la responsabilité d'une personne dépourvue de liberté, inondée de pulsions animales, qui sème la terreur et la souffrance autour d'elle pendant toute sa vie, et même à grande échelle puisque évidemment on se sera empressé d'en faire un dirigeant ?
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"Ne crois pas que parce que tu n'as pas conscience de tes actes, et de la souffrance que cela engendre, tu n'en es pas responsable. En tant qu'humain tu as le choix, même fou, de préférer ne rien faire.
On ne fera pas entrer au Royaume quelqu'un qui commet des crimes sans faire exprès. Pour cela il y a une expiation à subir. Et le moyen le plus sûr pour cela est de faire progresser ta conscience. Et pour faire progresser la conscience il n'y a pas beaucoup d'autres moyens, en-dessous d'un certain seuil, que la souffrance. Et cela tombe bien parce qu'on en a tout un lot, ici, qui tournoie autour de la Terre. Tu y trouveras celle dont tu es responsable, et tu devras l'ingérer. On t'y plonge au bout d'un fil et de temps en temps on te remonte pour voir où tu en es. Ces personnes que tu as fait souffrir attendent ton pardon, une fois que tu auras rencontré ce que tu as créé. Et tant qu'elles ne l'ont pas, on t'y replonge. Parfois quand on lève le fil, il n'y a plus personne. Dans ce cas on t'a perdu, et on ne te retrouvera que lorsque toute la souffrance aura été expiée, à la fin de l'éternité. Alors peut-être que quelqu'un viendra te chercher, avant que le monde ne recommence."
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Et tous ces gens du pays maudit, sont-ils responsables de leur gouvernement ?
On les boycott et on les dénigre, les commerçants, les travailleurs, femmes et enfants, pour avoir laissé faire ce génocide. Ont-ils choisi d'être manipulés ? Ont-ils choisi d'être programmés pour réagir de façon prévue aux ordres et aux stimuli ?
N'est-ce pas cela le nazisme avant tout, une ingénierie sociale ? Faut-il blâmer les pauvres gens, et leur reprocher de ne pas se soulever contre leurs gouvernements devenus complètement frappadingues ?
Et nous, ne sommes-nous pas dans le même cas ?
Rien de tout cela, aucun crime ou guerre n'aurait lieu dans une vraie démocratie, où le peuple décide, et de ce fait : peut s'améliorer.
Ce à quoi on assiste est la preuve flagrante et manifeste, par le truchement d'avoir oublié les droits de l'homme, de l'échec des institutions étatiques.
Les humains qui sont au bout de la chaîne, qui se prétendent victimes pour justifier d'être des bourreaux, sont vraiment des victimes, mais pas de ce qu'ils croient.
Seulement de ne pas avoir le courage d'affronter la vérité en face.
Mais le prix est le même.
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Oui, tout pourrait être guéri en dix ans. Plus de guerre, plus de famine. Plus d'arnaque à la sécurité mafieuse. Plus d'appât du gain. Simplement parce qu'il est plus économique d'investir à long terme que d'en faire le minimum, par paresse et par "économie".
Est-ce un paradoxe ? Pas vraiment si on considère que le long terme et le court terme sont deux système distincts, contingents, que l'un empiète sur l'autre, et qu'entre les deux il y a une zone de conflit. C'est normal, c'est comme cela que se jugulent les systèmes distincts, les densités distinctes, comme l'eau et l'huile.
Vouloir gagner du terrain sur l'autre c'est aussi confisquer au système qu'on croit défendre les limites dont il a besoin pour être viable. C'est une question de vue de l'esprit, d'éducation, de conscience, de sagesse.
Pas besoin d'être un génie pour faire preuve de sagesse. L'intelligence jusqu'ici a surtout servi à perfectionner et exacerber les erreurs axiomatiques, ontologiques, et systémiques au point de faire de ce monde une entéléchie à grande échelle.
Mais une chose est sure, "nul n'est sensé ignorer la loi", virgule, "morale", car elle frappe la conscience. Et le destin du monde se joue à chaque fois qu'on décide de faire taire cette voix.