20/05/2025 5 articles ssofidelis.substack.com  7min #278540

La Grande-Bretagne, la France et le Canada menacent Israël de sanctions si l'offensive sur Gaza se poursuit

"Starmer, Macron, Carney tiennent tête à Netanyahu", Digital, ChatGPT, 2025

 Hachemi Hadjoudj

Par  Juan Cole, le 20 mai 2025

Ann Arbor - La Grande-Bretagne, la France et le Canada ont publié lundi une  déclaration exigeant que le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu mette fin à sa campagne militaire contre la population de Gaza et lève le blocus alimentaire et médical imposé depuis des mois, qui menace la bande de Gaza d'une famine généralisée. Les trois pays ont menacé Tel-Aviv de "mesures concrètes" s'il ne se conforme pas à leurs exigences.

Les trois puissances de l'OTAN sont allées au-delà de la  pétition adressée lundi à Israël par 22 pays, qu'elles ont d'ailleurs cosignée, pour demander la levée du blocus alimentaire et humanitaire. Les 19 autres pays ont apparemment refusé d'aller plus loin en exigeant également la fin de l'offensive.

"Nous nous opposons fermement à l'expansion des opérations militaires d'Israël à Gaza", ont déclaré conjointement le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney. La troïka nord-atlantique a ainsi clairement pointé du doigt l'intensification actuelle de l'escalade israélienne, qui implique des opérations terrestres de grande envergure, que Netanyahu se plaît à qualifier de "Chariots de Gédéon", sa campagne en cours visant à faire passer la Bible pour un justificatif du génocide.

Ils ont ajouté : "Nous appelons le gouvernement israélien à mettre fin à ses opérations militaires à Gaza et à autoriser immédiatement l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza".

Cette exigence faite à Israël de mettre fin aux combats est sans précédent de la part de la communauté internationale depuis le début du conflit, il y a 21 mois.

Les trois hommes ne se sont pas laissés tromper par l'annonce faite lundi par Netanyahu selon laquelle il autoriserait l'entrée dans la bande de Gaza de 9 camions d'aide humanitaire par jour, alors que le total avant la guerre était de 500. Ils ont protesté :

"L'annonce faite hier selon laquelle Israël autorisera l'entrée d'une quantité minimale de nourriture à Gaza est tout à fait insuffisante".

L'ONU a dénoncé ce geste dérisoire que représente cette poignée de camions d'aide humanitaire, le qualifiant de "goutte d'eau dans l'océan".

Plutôt que cette feuille de vigne israélienne, le trio a exigé

"que cela inclue une collaboration avec l'ONU afin de garantir le retour de l'aide humanitaire conformément aux principes humanitaires".

En clair, cela signifie rétablir les 500 camions par jour. (L'arrière-pays rural de Gaza a été annexé par les migrants juifs en 1948, et la bande de Gaza a été mise sous blocus par Israël depuis 2007. La population de Gaza n'est donc plus en mesure de s'alimenter depuis longtemps, et que le peu de terres qui lui reste a été transformé en décharge toxique par plus d'un an et demi de bombardements intensifs et génocidaires de l'armée israélienne.

La Grande-Bretagne, la France et le Canada se sont également clairement démarqués du président américain Donald J. Trump sur la question du nettoyage ethnique des 2,2 millions de Palestiniens de Gaza, condamnant implicitement le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, dont le parti sioniste religieux est ce qui se rapproche le plus d'un parti néonazi en Israël. L'imitation est plutôt réussie.

Les leaders internationaux ont déclaré sans ambages :

"Nous condamnons le langage odieux des membres du gouvernement israélien, qui ont laissé entendre que, désespérés par la destruction de Gaza, les civils seraient contraints de se déplacer. Le déplacement forcé permanent est une violation du droit international humanitaire".

Ils ont réfuté l'argument de propagande israélien selon lequel la destruction complète de Gaza et le massacre de dizaines de milliers de civils innocents pouvaient être justifiés par l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 :

"Israël a été victime d'une attaque odieuse le 7 octobre. Nous avons toujours soutenu le droit d'Israël à se défendre contre le terrorisme. Mais cette escalade est totalement disproportionnée".

Conscients que Netanyahu et son cabinet sont totalement dépourvus de scrupules et ne répondront pas à de simples accusations de violation flagrante du droit international, les trois dirigeants nord-atlantiques ont menacé de lever l'impunité dont bénéficie Israël :

"Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le gouvernement Netanyahu poursuit ces agissements odieux. Si Israël ne met pas fin à sa nouvelle offensive militaire et ne lève pas ses restrictions à l'aide humanitaire, nous prendrons d'autres mesures concrètes en réponse".

On ne peut que regretter qu'ils n'aient pas précisé la nature de cette réponse concrète. Un embargo sur les armes ? Des sanctions économiques ? Des mesures concrètes qu'un pays civilisé aurait prises il y a déjà un an ? (comme par exemple l'Espagne.)

Ils ont clairement indiqué que le problème était la Palestine, et pas seulement Gaza :

"Nous nous opposons à toute tentative d'expansion des colonies en Cisjordanie. Israël doit mettre fin aux coloniesillégales qui compromettent la viabilité d'un État palestinien et la sécurité des Israéliens et des Palestiniens. Nous n'hésiterons pas à prendre de nouvelles mesures, y compris des sanctions ciblées".

Ils exigent un cessez-le-feu négocié, la libération des otages israéliens restants, la fin du contrôle de Gaza par le Hamas, puis la mise en œuvre d'une solution à deux États.

Puis ils ont appuyé là où ça fait le plus mal, en prononçant les mots que Netanyahu déteste plus que tout :

"Et nous sommes déterminés à reconnaître un État palestinien afin de contribuer à la mise en place d'une solution à deux États, et sommes prêts à œuvrer avec le reste de la communauté internationale à cette fin".

En fait, cette déclaration semble destinée à préparer le terrain pour la conférence prévue cet été, co-présidée par la France et l'Arabie saoudite, qui vise à remettre la solution à deux États et un État palestinien à l'ordre du jour international. La France a laissé entendre qu'elle pourrait reconnaître l'Autorité palestinienne en tant qu'État lors de cette conférence. L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont franchi cette étape l'année dernière à la même époque, élevant la représentation de la Palestine au rang d'ambassade à part entière.

Si Macron a convaincu Starmer et Carney de lui emboîter le pas, ce serait un événement majeur. Ce serait l'une des "mesures concrètes" que ces derniers pourraient mettre en œuvre pour donner suite à leur menace.

Comme on pouvait s'y attendre, Netanyahu a crié au scandale, affirmant que les trois dirigeants de l'OTAN s'étaient ralliés au Hamas, et s'est vanté de mener une guerre de la civilisation contre la barbarie. À ce stade, le monde entier est en mesure de reconnaître la barbarie quand il la voit.

Cependant, Israël et la Palestine relèvent de la sphère d'influence américaine, et ces trois pays, bien qu'importants sur le plan militaire et économique, n'ont pas vraiment de cartes à jouer pour mettre fin à la guerre. Netanyahu et ses nouveaux amis Smotrich et Itamar Ben-Gvir pensent qu'ils sont sur le point de se débarrasser complètement des 5 millions de Palestiniens sous occupation militaire, et peut-être même d'annexer définitivement certaines parties du Liban et de la Syrie, réalisant ainsi un grand pas vers leur rêve de toujours : le Grand Israël. C'est un rêve partagé par les évangéliques américains, qui ont la mainmise sur la majorité républicaine au Congrès, et par les riches juifs américains qui soutiennent le lobby sioniste American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), lequel a mis le Congrès au pas en neutralisant toute voix critique envers Israël dans ses rangs grâce à des contributions financières substantielles à ses adversaires. (citons notamment Cori Bush et Jamal Bowman.)

Les déclarations du 19 mai, tant celles des 22 nations que celles des trois grandes puissances, marquent un tournant majeur dans l'histoire diplomatique. Mais à moins que Trump ne se rallie à cette position, elles resteront lettre morte.

Traduit par  Spirit of Free Speech

*  Juan Cole est le fondateur et rédacteur en chef d'Informed Comment. Il est professeur d'histoire à l'université du Michigan, où il occupe la chaire Richard P. Mitchell. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont  Muhammad: Prophet of Peace amid the Clash of Empires et  The Rubaiyat of Omar Khayyam. Suivez-le sur Twitter à l'adresse  @jricole ou sur la  page Facebook d'Informed Comment.

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