Par Ben Norton
Les États-Unis ont joué un rôle clé en alimentant les guerres en Israël-Palestine et en Ukraine.
Le gouvernement américain a cherché à faire obstacle à la paix à Gaza, en opposant son veto aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu, tout en envoyant des armes à Israël pour l'aider à bombarder des zones civiles densément peuplées, contribuant ainsi à la mort de plus de 15 000 Palestiniens, dont environ 70 % de femmes et d'enfants.
Depuis 2022, Washington a agi exactement de la même manière en Ukraine, torpillant les propositions de paix que la Russie avait soutenues.
Ces faits ont été confirmés par de nombreuses sources, dont l'ancien dirigeant de l'Allemagne et un haut fonctionnaire ukrainien, ainsi que l'ancien premier ministre israélien.
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L'ancien dirigeant allemand affirme que les États-Unis ont saboté les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine
En octobre dernier, l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder a expliqué lors d'une interview qu'il avait tenté de négocier la paix entre l'Ukraine et la Russie en 2022.
Le journal ukrainien Ukrainska Pravda, ouvertement anti-russe, a rapportéses remarques fracassantes.
Selon M. Schröder, Moscou avait élaboré un plan de paix concret. Il s'articulait autour de cinq points :
"Le refus de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN, deux langues officielles en Ukraine, l'autonomie du Donbas, des garanties de sécurité pour l'Ukraine et des négociations sur le statut de la Crimée", a écrit Ukrainska Pravda.
Mais l'ancien dirigeant allemand a déclaré que les États-Unis avaient saboté les pourparlers de paix.
"Les seules personnes qui pouvaient résoudre la guerre en Ukraine étaient les Américains", a souligné M. Schröder.
"Lors des pourparlers de paix de mars 2022 à Istanbul avec [le ministre ukrainien de la défense] Rustem Umierov, les Ukrainiens n'ont pas accepté la paix parce qu'ils en étaient empêchés. Ils devaient d'abord coordonner toutes leurs discussions avec les Américains", a-t-il rappelé.
"Cependant, rien ne s'est finalement produit. J'ai l'impression que rien ne pouvait se produire parce que tout le reste était décidé à Washington. C'était fatal", a ajouté M. Schröder.
L'ancien chef d'État allemand a également prévenu que la Russie n'accepterait jamais l'expansion de l'OTAN en Ukraine et en Géorgie.
"Peu importe qui est au pouvoir, la Russie est convaincue que l'Occident veut poursuivre l'expansion de l'OTAN, notamment dans la région post-soviétique. Mots-clés : Géorgie et Ukraine. Personne à la tête de la Russie ne permettra que cela se produise. Cette analyse du danger est peut-être chargée émotionnellement, mais elle est réelle pour la Russie. L'Occident doit le comprendre et faire des compromis en conséquence ; sinon, la paix sera difficile à instaurer", a souligné M. Schröder, dans des propos cités par Ukrainska Pravda.
Un haut fonctionnaire ukrainien déclare que l'Occident s'est opposé à un accord de paix avec la Russie
Les observations de l'ancien chancelier allemand ont été renforcées par les remarques d'un haut fonctionnaire ukrainien.
En novembre, Davyd Arakhamia a accordé une interview à la chaîne de télévision ukrainienne 1+1. Arakhamia est le chef de la faction parlementaire du parti politique du président ukrainien Volydmyr Zelensky, soutenu par l'Occident.
Cette interview a également été rapportée par le journal ukrainien Ukrainska Pravda.
Arakhamia a représenté l'Ukraine lors des pourparlers de paix avec la Russie en Turquie en mars 2022.
Lors de ces négociations, Arakhamia a admis que la Russie souhaitait effectivement la paix, et que la neutralité "constituait un point crucial pour elle".
"Ils [les Russes] étaient prêts à mettre fin à la guerre si nous acceptions – comme la Finlande l'a fait par le passé – la neutralité, et si nous nous engagions à ne pas rejoindre l'OTAN", a déclaré le haut fonctionnaire ukrainien, selon une traduction de l'Ukrainska Pravda.
"Ils ont vraiment espéré, presque jusqu'au dernier moment, que nous serions ainsi contraints de signer un tel accord afin que nous acceptions la neutralité", a ajouté le haut fonctionnaire ukrainien.
Mais les sponsors occidentaux de l'Ukraine se sont catégoriquement opposés à la proposition de paix.
"Lorsque nous sommes rentrés d'Istanbul, [le Premier ministre britannique] Boris Johnson a été reçu à Kiev et a déclaré que nous ne signerions rien du tout avec eux et que nous devrions nous battre", a rappelé M. Arakhamia.
L'ancien Premier ministre israélien affirme que les États-Unis ont fait échouer l'accord de paix avec l'Ukraine
Ces témoignages majeurs de l'ancien dirigeant allemand et d'un haut fonctionnaire ukrainien font écho à la déclaration de l'ancien Premier ministre israélien.
L'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a expliqué dans une interview de février 2023 avoir joué le rôle de médiateur entre l'Ukraine et la Russie l'année précédente.
"Tout ce que je faisais était coordonné dans les moindres détails par les États-Unis, l'Allemagne et la France", a déclaré Naftali Bennett. Et "l'Occident a pris la décision de continuer à combattre Poutine".
Se référant à la réponse du bloc de l'OTAN à la proposition de paix, l'intervieweur a demandé : "Ils l'ont donc bloquée ?"
M. Bennett a répondu : "En gros, oui. Ils l'ont bloquée, et je pense qu'ils ont eu tort".
Ben Norton
Article original en anglais : West sabotaged Ukraine peace deal with Russia, admit Zelensky official and Germany's ex leader, Geopolitical Economy Report, le 6 décembre 2023.
Traduction : Spirit Of Free Speech
La source originale de cet article est Geopolitical Economy
Copyright © Ben Norton, Geopolitical Economy, 2023