12/11/2025 francais.rt.com  2min #296024

L'annulation d'un colloque sur la Palestine provoque l'ire de 300 universitaires

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Manifestation pro-palestinienne en France [image d'illustration].

Plus de 300 chercheurs dénoncent l'annulation d'un colloque sur la Palestine au Collège de France sous pression politique. Ils y voient une dérive idéologique menaçant la liberté académique et la pluralité du savoir. Le collectif appelle le ministère à protéger la recherche, non à la censurer.

Un collectif de plus de 300 universitaires, parmi lesquels Jean-François Bayart, Judith Butler et Pierre-Cyrille Hautcœur, s'insurge contre l'annulation du colloque « La Palestine et l'Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », qui devait se tenir au Collège de France.

Dans une tribune, ils dénoncent une « atteinte sans précédent à la liberté académique », attribuant cette décision à des « pressions directes » du ministère de l'Enseignement supérieur. Selon eux, le gouvernement a cédé à une polémique médiatique, transformant un débat scientifique en affaire politique. « Sous couvert d'intégrité scientifique, le ministère a légitimé une ingérence idéologique contraire à sa mission première : protéger l'indépendance du savoir », écrivent-ils.

Censure sur le débat académique

Les signataires, issus d'institutions de renom comme l'EHESS, le CNRS, la Queen Mary University of London ou la SOAS, estiment que les chercheurs invités ont été « injustement discrédités » sur la base d'amalgames et d'accusations infondées.

Leur compétence, leur rigueur et la reconnaissance internationale de leurs travaux, rappellent-ils, ne peuvent être effacées par « une campagne de dénigrement politique ». Les auteurs de la tribune jugent que cette annulation fait peser une menace directe sur les principes mêmes de la recherche : le débat, la critique et la liberté intellectuelle.

En confondant « évaluation scientifique » et « contrôle idéologique », l'État risquerait, selon eux, d'ouvrir une ère de censure institutionnelle où « des calomnies médiatiques suffiraient à bâillonner la réflexion universitaire ». Les signataires refusent que le Collège de France « devienne le réceptacle d'une telle dérive » et appellent à un sursaut collectif.

« La mission des universités n'est pas de conforter le pouvoir, mais d'éclairer la société », concluent-ils, exhortant les autorités à rétablir le colloque et à garantir la liberté académique.

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