Par Philip Giraldi
Félicitations, Premier ministre Netanyahu et président Trump pour votre loyauté à des juifs assassins. Faute de vous honorer, cela montre au moins de quel bois vous êtes faits !
Encore une semaine mémorable à Washington
(Ou pas).
Par Philip Giraldi, le 12 juillet 2025
Si l'on considère qu'armer l'Ukraine contre la Russie, ou encore laisser les soldats israéliens et les mercenaires américains massacrer les civils de Gaza ne sert en rien les intérêts des États-Unis, on peut dire que la semaine dernière à Washington aura marqué à une nouvelle traversée du désert.
Les Américains et le reste du monde devraient être en droit de critiquer la façon dont les Israéliens sont la guerre sans se voir dénoncés et criminalisés par des gouvernements corrompus, principalement par l'argent, mais c'est pourtant exactement ce qui se passe aux États-Unis et dans certains pays d'Europe. S'indigner de voir des enfants pris pour cible ne fait pas de quelqu'un un antisémite, même si le gouvernement israélien tente précisément de détourner l'attention de ses abominables agissements avec cette tactique.
Ici, en Amérique, il serait grand temps que la Maison Blanche et le Congrès se débarrassent de leur obsession indécente et obscène d'évaluer les événements à l'étranger à l'aune de leur loyauté envers Israël. Il y a une sacrée différence entre détester Israël par réflexe en raison de sa religion, et se comporter comme des groupies en délire à chaque visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington.
Trois événements majeurs se sont produits cette semaine. Le premier a été l'adoption par le Congrès et la signature par le président Donald Trump du "grand et magnifique projet de loi budgétaire", qui fixe les prévisions des dépenses du gouvernement fédéral pour 2026. L'année fiscale commence le 1er octobre. Le gouvernement utilise depuis longtemps les prétendues menaces étrangères à la sécurité nationale pour gonfler les dépenses destinées à renforcer la puissance militaire américaine. Cette tendance n'a pratiquement pas été remise en cause depuis le 11 septembre 2001, lorsque le président George W. Bush a déclaré que lui-même et les États-Unis étaient désormais "le nouveau shérif en ville", et qu'ils allaient mener une guerre contre le terrorisme aux quatre coins du globe. En 2025, le budget du Pentagone se montait à 895 milliards de dollars. Aujourd'hui, cependant, le président Donald Trump a encore augmenté ce chiffre avec son projet de loi qui rajoute 150 milliards de dollars au budget militaire pour 2026, portant celui-ci à plus de 1 000 milliards de dollars.
Cependant, on constate que les États-Unis ont depuis longtemps passé le cap du billion de dollars, en raison des méthodes de gestion des coûts de la guerre par le gouvernement, qui impliquent des transferts de matériel non budgétisés et des dépenses supplémentaires validées hors procédure budgétaire, ainsi que de la mauvaise gestion des fonds par les multiples composantes du Pentagone, rendant tout audit fiable impossible. D'après la loi sur les 895 milliards de dollars destinée à financer par anticipation les dépenses de défense pour 2025, les dépenses de sécurité nationale des États-Unis devraient s'élever à environ 1 770 milliards de dollars. La différence provient en partie des dépenses militaires d'autres agences gouvernementales, non financées par la NDAA, telles que le ministère des Anciens combattants et le département de la Sécurité intérieure, ou encore du budget alloué à la sécurité nationale dans le cadre des taux d'intérêt de la dette américaine.
En septembre 2024, le Government Accountability Office a rapporté que le ministère de la Défense "reste la seule grande agence fédérale à n'avoir jamais fait l'objet d'un audit concluant" ! Les chiffres sont stupéfiants. Au cours de l'exercice 2024, allant du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024, le Pentagone n'a pas été en mesure de justifier pas moins de 44 % de ses ressources et 68 % des fonds alloués par le Congrès.
Les dépenses de défense ont augmenté de manière exponentielle en raison des conflits en Ukraine et à Gaza, et d'un nouveau front récent en Iran, que les États-Unis appuient hors budget. Autrement dit, ces dépenses sont financées "sur fonds propres", les sommes correspondantes étant émises par la Réserve fédérale, puis intégrées à la dette publique, où elles augmentent du fait des intérêts à verser au porteurs de bons et d'obligations. La dette fédérale s'élève désormais à 37 000 milliards de dollars, et le projet de loi de Trump devrait l'alourdir de 3 000 milliards de dollars supplémentaires. Les pays étrangers qui ont investi dans la dette en achetant des bons du Trésor pourraient bientôt prendre conscience de ce mauvais placement et cesser d'investir, entrainant ainsi une chute du dollar.
Quant à la visite de Benjamin Netanyahu à Washington, troisième du genre depuis que Trump est président il y a six mois, elle restera dans les annales. Netanyahu s'est de nouveau rendu aux États-Unis avec un objectif précis. L'objectif principal consiste à obtenir un soutien direct des États-Unis pour relancer une attaque contre l'Iran, et d'accélérer le réapprovisionnement en armes, car Israël a de facto perdu le conflit contre les Iraniens après avoir vidé ses stocks d'armes défensives. Les détails des accords conclus avec l'Iran n'ont pas encore été révélés, mais des sources ont rapporté que plusieurs avions-cargos chargés d'armes provenant des stocks de réserve américains sont en route pour Tel-Aviv, cadeau des États-Unis à Israël. On a également assisté au sketch de Netanyahu proposant Trump pour le prix Nobel de la paix, une première pour un chef d'État ouvertement responsable d'un génocide, de déportations massives et de la création de camps de concentration, qui soutient le dirigeant du pays où sont perpétrés ces massacres. En outre, Netanyahu a fait son habituel numéro de flagornerie devant le Congrès, et a participé à une réunion à huis clos avec les milliardaires juifs qui ont si efficacement corrompu le gouvernement américain.
Le troisième acte de ce vaudeville s'est déroulé en Ukraine. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, aurait apparemment suspendu la livraison de nouvelles armes à Kiev afin de désengager les États-Unis du conflit avec la Russie. Si les États-Unis n'ont évidemment aucun intérêt à mener une guerre par procuration contre Moscou, Trump s'est montré incapable de mettre fin aux combats dès son entrée en fonction, contrairement à ses promesses de campagne. À la surprise générale, Trump n'était pas au courant de ce revirement et l'a annulé, manifestant une certaine confusion au cours d'une conférence de presse. Cet épisode rappelle les faits étranges de la semaine dernière concernant la disparition de la "liste de clients" de l'espion israélien Jeffrey Epstein, peut-être pour éviter d'embarrasser Israël, mais aussi, selon certaines hypothèses, pour faire taire toute spéculation sur les relations entre Donald Trump et Epstein en Floride avant 2019. Cet épisode peut raisonnablement être qualifié de grossier mensonge et d'une énième dissimulation orchestrée par la bande de clowns du cabinet Trump.
Pour finir, une autre affaire illustre parfaitement le degré d'ignorance et de stupidité du régime Trump. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU compte parmi ses effectifs un rapporteur spécial et un enquêteur chargés de suivre la situation en Israël et en Palestine, y compris dans les territoires occupés par Israël en Cisjordanie. Francesca Albanese, une Italienne expérimentée et intègre, s'est concentrée sur les questions des droits de l'homme. Elle a subi d'intenses pressions de la part des États-Unis et d'Israël pour l'amener à renoncer à rapporter les atrocités commises par Israël, en particulier à Gaza. Toutefois, ceux qui ont réellement interagi avec elle affirment qu'elle a rendu compte des événements de manière honnête et rigoureuse. La semaine dernière, tandis que Netanyahu séjournait à Washington, le gouvernement américain a décidé de prendre des mesures contre Mme Albanese, le secrétaire d'État américain Marco Rubio évoquant des sanctions à son encontre.
Voici comment Marco Rubio a justifié ces sanctions :
"Aujourd'hui, j'impose des sanctions à Francesca Albanese, rapporteure spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, pour ses tentatives illégitimes et indignes de faire pression sur la Cour pénale internationale en vue de prendre des dispositions contre les responsables, les entreprises et les dirigeants américains et israéliens. La campagne politico-économique menée par Mme Albanese contre les États-Unis et Israël ne sera plus tolérée. Nous soutiendrons toujours nos partenaires et leur droit à la légitime défense".
Nombreux sont ceux qui se demandent si Rubio est aussi ignare et stupide que son patron. Les États-Unis ont déjà appelé l'ONU à remplacer Mme Albanese et, une semaine avant la mise en place des sanctions, un avertissement de Washington présageait déjà un tel scénario.
"Les États-Unis ont une nouvelle fois fait part au secrétaire général de l'ONU, António Guterres, de leur profonde inquiétude concernant les activités en cours de Francesca Albanese et ont de nouveau appelé le secrétaire général à condamner ces activités et à l'écarter de ses fonctions", a déclaré la mission américaine à l'ONU dans un communiqué publié le 1er juillet. Les États-Unis ont, sans surprise, accusé Mme Albanese d'"antisémitisme virulent" pour ses critiques contre Israël, une calomnie également relayée par l'administration du président Joe Biden après la publication, l'année dernière, d'un rapport l'accusant de génocide. En février, les États-Unis ont également eu recours aux sanctions contre des juges de la Cour pénale internationale (et leurs familles) après que celle-ci a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crime de génocide.
On aimerait bien s'en tenir là, mais une autre affaire montre à quel point Israël est un formidable pays, "le meilleur ami et le plus proche allié" des États-Unis. Vendredi dernier, Seif al-Din Muslat, un Palestino-Américain de 20 ans originaire de Tampa, en Floride, a rendu visite à sa famille dans la ville de Sinjil, au nord de Ramallah. Il a été pris à partie et battu à mort par des colons israéliens déchaînés. Un autre adolescent palestinien, Mohammad Shalabi, a également été abattu lors de l'incident. La famille du jeune homme a informé l'ambassade américaine de son meurtre, mais une fois de plus, celle-ci ne prendra aucune mesure et s'en remettra au prétendu système judiciaire israélien pour mener l'enquête. Ainsi, ces colons, pour la plupart des expatriés américains originaires de Brooklyn, ne seront en aucun cas poursuivis et pourront perpétrer d'autres meurtres en toute impunité. On recense de plus en plus de saccages de quartiers et de villes palestiniennes, d'incendies de maisons et de véhicules, de destructions de récoltes et de commerces lors d'attaques perpétrées par des colons israéliens en Cisjordanie. Ces colons s'estiment autorisés à tuer tout Palestinien ayant le malheur de se trouver sur leur chemin ou qui tente d'intervenir. Félicitations, Premier ministre Netanyahu et président Trump pour votre loyauté aux Juifs assassins. Faute de vous honorer, cela montre au moins de quel bois vous êtes faits !
* Le Dr Philip M. Giraldi est directeur exécutif du Council for the National Interest, un organisme qui milite en faveur d'une politique étrangère américaine au Moyen-Orient davantage fondée sur la défense des intérêts nationaux. Son site web est le suivant : councilforthenationalinterest.org. Son adresse électronique est informcnionline.org.
Source: https://www.unz.com/pgiraldi/another-week-in-washington-to-remember
Traduit par Spirit of Free Speech