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La frégate allemande Hesse en mer Rouge (image d'illustration).
Selon des informations du Spiegel, publiées le 28 février, la frégate allemande Hesse présente en mer Rouge a failli abattre un drone Reaper américain la veille.
Présent dans la zone dans le cadre de la mission européenne «Aspides», le bâtiment allemand n'est pas parvenu à identifier un drone qui volait vers lui. Après avoir consulté ses homologues américains appartenant à la mission «Prosperity Guardian», qui n'ont pas su leur répondre, l'équipage de la frégate a fait feu sur le drone non identifié.
«Cependant, après le tir de deux missiles antiaériens, un défaut technique s'est produit : les deux projectiles sont tombés à la mer», relate le Spiegel. «Ce n'est que plus tard qu'il est apparu que la cible était un drone américain». Ce «quasi-accident» a été confirmé de «manière abstraite» par le ministère de la Défense, relate l'hebdomadaire. «L'affaire a été résolue lorsqu'il s'est avéré qu'il ne s'agissait pas d'un drone hostile, ce qui n'est devenu clair qu'avec le recul», a déclaré le porte-parole du ministère, Michael Stempfle, sans préciser qu'il s'agissait d'un drone américain.
Les Européens défendent, les Américains attaquent
La frégate allemande Hesse est dans les eaux de la mer Rouge depuis le 23 février. Elle participe à la nouvelle mission européenne baptisée «Aspides» («bouclier» en grec ancien), dont la Belgique, l'Italie et la France font partie. L'Espagne a refusé d'y participer. Cette opération a vocation défensive doit protéger le commerce maritime des opérations houthies en mer Rouge. Ainsi, la frégate Hesse a abattu deux drones des rebelles yéménites le 28 février.
En solidarité avec la population palestinienne de Gaza, le mouvement Ansar Allah, qui contrôle une partie du territoire yéménite, a lancé une série d'opérations visant à perturber le trafic maritime international. Les rebelles ciblent en effet des cargos à destination de l'État hébreu. Depuis, les principales compagnies de transport ont décidé d'emprunter une autre route maritime, plus longue et donc plus coûteuse.
Pour empêcher les Houthis de continuer leurs attaques sur les navires commerciaux, depuis le 12 janvier dernier, les États-Unis et le Royaume-Uni, aidés par l'Australie, Bahreïn, le Canada, le Danemark, les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, procèdent à des frappes sur les installations militaires des rebelles yéménites. Les derniers raids datent du 24 février, la coalition américano-britannique ayant ciblé 18 sites. Malgré les bombardements, les Houthis ont averti qu'ils continueraient leurs opérations tant que la guerre ne prendrait pas fin à Gaza.